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Procès Ordre du Temple Solaire/Michel Tabachnik

Appel – 30 octobre 2006 – Grenoble

Conclusions de la partie civile Politique de Vie

Christian Cotten

Publié le 7 nov. 2006

 

Voici le texte intégral qui a été prononcé par Christian Cotten devant la Cour d’Appel de Grenoble le lundi 30 octobre dans l’après-midi, après les interventions de Maître Alain Leclerc et de Maître Jean-Pierre Joseph, avocats des parties civiles et ce, à l’issue d’un procès où la thèse du « massacre-suicide collectif en vase clos » a été totalement décrédibilisée aux yeux des auditeurs intègres et lucides, notamment au travers de plusieurs témoignages, comme ceux du professeur Lavoué ou du cinéaste Yves Boisset ou à partir des graves incohérences des « experts »ou « enquêteurs » vendeurs malhonnêtes d’une manipulation d’État.


Un trophée d’honneur au psychiatre Jean-Marie Abgrall, qui a « pété les plombs » devant la Cour, incapable de faire face à l’avocat de Christian Cotten sans basculer dans l’invective et l’injure publique, avant de se faire recadrer sèchement par le Président. Bien drôle.


En annexe, conclusions liminaires du 24 octobre, concernant notamment l’UNADFI.


Ces deux interventions ont été écoutées et entendues très attentivement par les trois juges et par l’Avocat Général. Président et Avocat Général étaient de façon évidente des maçons de haut grade et ont manifesté beaucoup de précision intellectuelle, jusqu’à reconnaître que « la vérité donne la liberté » et que « les magistrats n’étaient pas libres de la vérité »…

 

Merci M. le Président.


L’intensité et les violences des douleurs et des souffrances des victimes directes et indirectes sont telles qu’elles appellent le respect, la paix et la compassion.


Je souhaite donc pouvoir offrir à la justice en toute sérénité la présente intervention, comme cadeau en hommage tant aux victimes qu’à la déesse grecque de la justice Athéna, tant aux familles qu’à la présente Cour. Il me serait donc particulièrement agréable de ne pas être interrompu.


Je crois bien que nous sommes tous ici et maintenant dans une redoutable impasse : impasse collective, spirituelle et philosophique, judiciaire, politique et médiatique. Il se pourrait même que cette impasse soit bien plus : un enfer, prémisse d’un autre « suicide collectif », symbolique celui-là, de quelques systèmes institutionnels. J’y reviendrai.


Tout le monde ici même a compris en son for intérieur cette vérité sur laquelle il sera aisé de se mettre tous d’accord : notre affaire est une affaire de mensonges et de manipulation des consciences. Quelques-uns, ici même, cherchent sincèrement la vérité. D’autres sont passés devant votre Cour cette dernière semaine, dont je crois qu’ils cherchaient très consciemment à cacher cette même vérité.


J’ai rencontré Raymond Bernard, patron franco-international des organisations rosicruciennes, pour le premier d’une série de quelques longs entretiens, début mai 2000. Raymond Bernard, fondateur de l’Ort d’où est pour partie issu l’Ots, m’a évidemment transmis un certain nombre d’informations intéressantes sur toute cette affaire. Il faut dire que, quelques semaines avant cette rencontre qui eut lieu dans sa maison de Villeneuve St-Georges, dans le jardin de laquelle je pus visiter le temple maçonnico-rosicrucien qu’il s’y était fait construire, j’avais publié un article où, dès le titre, je qualifiai M. Raymond Bernard, aujourd’hui décédé, de Magicien Noir et où je mettai en cause sa responsabilité dans les massacres de l’Ots.


C’est à la lecture de cet article que Raymond Bernard décidait de me téléphoner puis de me soutenir activement dans ce qu’il appréciait comme ma « recherche de vérité » dans une affaire particulièrement difficile. Mon propos d’aujourd’hui est donc aussi un hommage que je veux lui rendre : M. Raymond Bernard, violemment qualifié de Magicien Noir par mes soins, a su comprendre quel cadeau je lui offrai par ce qualificatif et en quoi j’attirai ainsi son attention sur quelques limites qu’il aurait mieux valu qu’il ne franchisse jamais, du côté de l’ombre, tant comme humble frère maçon que comme Grand-Maître de la Rose-Croix.


Je ne peux m’empêcher ici même de comparer l’attitude pleine de sagesse et d’élégance de M. Raymond Bernard face à une telle mise en cause avec celle du psychiatre Jean-Marie Abgrall. Dans l’article où je qualifiai M. Raymond Bernard de Magicien Noir, j’accolai un autre adjectif au titre de psychiatre de M. Abgrall, que je désignai ainsi : « le psychiatre Fou ». Tandis que Raymond Bernard partageait avec moi quelques accolades templières fraternelles et chaleureuses, le psychiatre Abgrall, ici même il y a quelques jours, pourtant placé dans une position très comparable à celle de Raymond Bernard, ne trouvait d’autre issue que de m‘insulter violemment en public, devant votre Cour, en me qualifiant de « crétin et d’abruti ». Merci, M. Abgrall, « expert » dans le dossier Ots : comme les psychanalystes et les enfants le savent bien, chacun de nous ne fait jamais rien d’autre que parler de lui-même, notamment lorsqu’il insulte violemment les autres.


Ainsi, M. Abgrall, dans un sursaut de conscience lucide, ici même il y a quelques jours, a avoué la terrible impasse intellectuelle dans laquelle il s’est enfermé : les injures qu’il se donne à lui-même à travers moi ne sont rien d’autre que les jugements lucides qu’il porte à son égard et sur les discours intenables et indéfendables qu’il tente de vendre à qui veut l’entendre à propos des massacres de l’Ots.


Nous avons tous ici entendu M. Abgrall parler de « fausse initiation » à propos de l’Ots, comparé aux loges et organisations templières, rosicruciennes et maçonniques plus orthodoxes et plus familières à M. Abgrall, qui, seules, seraient détentrices des « vraies initiations ». La « fausse initiation » de l’Ots, sous la conduite de l’un ou l’autre de ses faux prophètes, serait alors la cause des massacres qui nous occupent ici.


Une dimension très banale des pathologies psycho-cognitives qui affectent certains brillants cerveaux est celle du sentiment de vérité, souvent associé au fantasme de pureté et au dogmatisme doctrinal. Nous avons tous dans le cerveau un morceau de chair molle qui nous donne ce sentiment de vérité, à propos de tout et de rien. Lorsqu’un prophète, psychiatre ou politique, est atteint de cette pathologie-là, nous arrivons très vite au Grand Inquisiteur, au stalinien gardien de camp de la mort, à l’intégriste religieux fanatique et violent : M. Abgrall est un excellent exemple de ces souffrances, où l’ego démesurément enflé veut à tout prix « être pur et avoir raison ». M. Abgrall, en défendant la thèse officielle d’un massacre-suicide en vase clos, prétend « avoir raison », car il saurait, lui, être dans le droit chemin de la « vraie initiation » qui donne ce statut privilégié de membre de l’élite des initiés.


Nous ne sommes plus là dans la recherche spirituelle de la sagesse, qui apprend non pas à « avoir raison » mais bien plus à « être raisonnable », ce qui est bien différent. M. Abgrall, contrairement à M. Raymond Bernard, n’est pas sur un chemin spirituel d’initié qui aurait vécu une « vraie initiation », M. Abgrall est sur le chemin de l’orgueil et de la paranoïa la plus violente. L’intégralité de son discours, d’où sont absents tout recul et tout esprit scientifique, est désormais totalement non-crédible et tout autant illégitime : être expert implique d’être indépendant ; tout le monde l’a désormais compris, M. Abgrall est tout sauf indépendant de ses objets d’étude et l’effondrement de ses discours mensongers conduit directement à l’écroulement de la thèse officielle : celle-ci n’a plus désormais aucune consistance quelle qu’elle soit ; nous allons développer pourquoi plus en détail au fur et à mesure de nos propos d’aujourd’hui.


En première approche, je rappellerai juste ceci : M. Abgrall lui-même, devant un juge d’instruction, a parlé des réseaux Gladio, des réseaux Foccart et du Sac : je n’invente rien, j’ai juste lu ce que je n’aurais sans doute jamais du voir, à savoir la déposition signée de la main de M. Abgrall lui-même ; même s’il en a été incapable devant cette Cour, M. Abgrall a avoué ; l’affaire de l’Ots n’a rien à voir avec une véritable affaire de spiritualité et d’ésotérisme, l’affaire de l’Ots est une affaire mafieuse, policière et politico-militaire, criminelle et financière, où l’ésotérisme n’explique rien mais fonde tout le reste : car c’est bien dans une famille spirituelle bien particulière que toute cette affaire se situe.


C’est ici que la simple observation, neutre et paisible, de quelques faits sociaux plus généraux que l’affaire elle-même, nous conduira à revenir sur les faits eux-mêmes, avant d’envisager enfin quelle issue nous parait possible aux impasses dans lesquelles nous sommes tous rendus aujourd’hui après avoir entendu les différents témoins convoqués.


Les membres de l’Ots assassinés sauvagement en France, au Québec et en Suisse étaient d’abord des enfants des Églises de la République. Qu’est ce que cela signifie ? Depuis la nuit des temps, les représentants des fonctions sacerdotales, gourous, magiciens, prêtres, sorciers, médecins, sans oublier les magistrats, etc. influencent et, souvent, surdéterminent la vie politique. La République française est ainsi, tous les esprits cultivés le savent bien, fille de l’Église Maçonnique comme la France éternelle et royale est considérée comme fille aînée de l’Église Catholique et Romaine.


Mais les concurrences sont rudes, dans les allées du pouvoir, entre prêtres, gourous, maîtres et enseignants de la conscience. L’Ots est, très précisément, une oeuvre collective issue des loges, obédiences, organisations, réseaux etc. des cultures catholico-templières et maçonnico-rosicruciennes, et se situe dans ce vaste mouvement permanent de création des minorités spirituelles métissées et souveraines, à la croisée des chemins de multiples traditions.


Mais l’Ots n’était pas que cela : machine financière internationale, l’Ots abritait en son sein quelques grands trafiquants d’armes internationaux parfaitement identifiés. Tout autour du noyau dur de gangsters, certes, une minorité spirituelle de la plus belle apparence. Mais au centre, ou tout en haut de la pyramide, comme l’on voudra, des tueurs. Les témoignages relatifs à ces faits sont à ce jour surabondants, à qui veut bien en prendre connaissance, comme, par exemple, celui de Mme Marie Laforêt, que j’ai publié sur le site Internet de Politique de Vie ou encore dans mon livre Mafia ou Démocratie paru en août 2003.


Là où le problème devient fort délicat est dans le lieu de la solidarité tribale en opposition avec le respect des lois de l’État : dans une famille tribale fortement solidaire, depuis la nuit des temps et sans doute partout sur la planète, lorsqu’un membre de la famille tue un frère ou un cousin, la famille toute entière protège l’assassin, en recourant si nécessaire au maquillage du meurtre en suicide et à la désignation d’un bouc-émissaire que l’on rendra intellectuellement et psychologiquement responsable du faux suicide ; et ce, pour lâcher un peu de lest à ceux qui réclament justice, victimes directes ou collatérales du meurtre originel d’une frère par un autre frère.


Nous sommes ici très exactement dans ce type de processus collectif, typique du fonctionnement des clans corses, par exemple. Victimes et assassins font effectivement partie de la même famille spirituelle, cette tribu multidimensionnelle et si difficilement décodable qui regroupe templiers, rosicruciens et francs-maçons réunis dans de multiples groupes et réseaux concurrents mais toujours solidaires entre eux en cas de danger. Et dans cette tribu, l’on retrouvera l’Ots, dont nombre de membres sont ou étaient aussi rosicruciens, comme l’a été pendant longtemps le Dr Abgrall, ou encore franc-maçons, comme l’était Raymond Bernard et beaucoup d’autres.


Michel Tabachnik, cet hérétique hétérodoxe, dit-on, nouveau venu dans la famille, qui ose annoncer la fin des structures hiérarchiques des enseignements des Maîtres et la fin du Temple, fera un parfait bouc-émissaire : dernier arrivé, premier sacrifié, la loi d’airain du sacrifice du bouc-émissaire fonctionnera parfaitement dans le cas d’espèce de notre affaire.


Le problème majeur qui se pose en fait à nous aujourd’hui est celui-ci : victimes et assassins font, de fait, partie non pas de la même "secte" ou du même "ordre", mais de la même famille de « sectes », de « loges » ou « d’ordres ».
Mais ce ne sont pas seulement victimes et assassins qui sont dans ce cas.


Militaires, policiers et fonctionnaires de l’administration judiciaire impliqués dans le dossier Ots font, eux aussi, tout autant partie, dans un certain nombre de cas, de cette même famille catholico-templière et maçonnico-rosicrucienne.
Nous sommes donc, nous tous ici, au fond d’une poubelle pleine de sang et parfaitement ingérable ; tous les membres du clan se mobilisent de façon active, souvent agressive et violente, depuis 94, pour cacher cette vérité toute simple : comme l’a dit publiquement M. Abgrall, nous sommes face à une « affaire d’État » où les enfants des Églises de la République qui ont été assassinés l’ont été par d’autres enfants des mêmes Églises et où les enquêteurs, les experts judiciaires et autres agents de l’État sont eux aussi enfants de ces mêmes Églises.


Comment peut-il alors y avoir justice dans un tel cas de figure, où les institutions de la République elle-même sont utilisées chaque jour pour pérenniser le même processus collectif de protection des assassins, au motif qu’ils font partie de « la famille « et que, au nom du serment fraternel qui lie tout autant templiers que francs-maçons ou rosicruciens, il n’est pas question de trahir un frère, même assassin ?


Le système police-justice a classiquement pour fonction trois missions majeures : faire cesser les infractions, protéger les victimes et enfin sanctionner.


Or, que constate-t-on à ce jour ?


Plus de dix ans après les massacres, les infractions n’ont pas cessé, les victimes sont toujours en danger et les assassins courent toujours, alors que tout le monde ici même sait qu’ils seraient parfaitement identifiables dans le cadre d’une instruction internationale indépendante.


M. Luc Fontaine, juge d’instruction, a avoué avoir reçu des menaces après les massacres, pendant l’instruction.
M. Houvenaghel, policier enquêteur, a avoué ici même avoir reçu lui aussi nombre de pressions pour l’empêcher de mener à bien son enquête.


Plusieurs familles de victimes et leurs avocats ont reçu des pressions pour freiner leurs demandes d’actes.
M. Raymond Bernard, quant à lui, dans le même temps, bénéficiait d’une intervention auprès du président du tribunal de première instance, aux fins d’éviter de devoir être interrogé comme témoin. J’en témoigne pour en avoir été informé par une source digne de foi.


Nombre de journalistes et rédacteurs en chef de grands média ont reçu ordres, consignes et pressions pour vendre la thèse officielle.


Moi-même, depuis début 2000, j’ai été l’objet de multiples tentatives parfois réussies de déstabilisation : menaces verbales et quasi-physiques de « l’expert » Chaumeil dans mes propres bureaux – plusieurs témoins pourraient en attester -menaces voilées d’un OPJ des RG en retraite qui a été mon véritable « officier traitant » pendant 3 ans sur ce dossier, en me fournissant nombre d’informations parfaitement valides tout en m’expliquant qu’il serait plus raisonnable que je laisse « les membres de la famille » régler ce « petit problème » des massacres de l’Ots entre eux... ; opération de déstabilisation de ma propre famille, sur plusieurs mois, en 2000/2002, menée par un médiocre journaliste sous contrôle direct et très clair d’agents de la DST et chargé de faire peur à mes enfants et à leur mère, pour m’empêcher de continuer mon travail d’enquête et d’écriture sur l’affaire de l’Ots ; autre OPJ d’un corps en tenue, lui aussi jeune retraité et membre récent d’une loge maçonnique qui lui permet d’exercer pleinement son nouveau métier d’enquêteur privé, qui pendant plusieurs mois, m’aidera à avancer de façon sensible dans mon enquête, jusqu’au jour où il viendra chez moi, devant témoin, me « dire amicalement, parce que je t’aime bien, que tu en as assez fait sur cette affaire de l’Ots, qu’il te faut penser à ta famille et à tes enfants ». Je ne l’ai plus revu depuis cette date.


Il y a peu, ici même, M. Michel Tabachnik a avoué qu’il continuait à avoir peur, après avoir été littéralement terrorisé lui-même après les premiers massacres de Suisse en 94.


D’autres anciens membres de l’Ots, témoins de quantité de faits en lien avec les massacres, se terrent aujourd’hui, cachés par la peur et l’angoisse d’être retrouvés et éliminés. Oui, aujourd’hui, octobre 2006, en France et à l’étranger, témoins et anciens membres de l’Ots se cachent, de peur.


Enfin, le juge Luc Fontaine a avoué, il y a peu de temps, à un journaliste de mes connaissances, « qu’il avait été piégé par la police dans cette affaire ».


Si la thèse officielle du massacre-suicide collectif en vase clos avait une quelconque consistance, il n’y aurait jamais eu, nulle part, auprès de quiconque, ni pressions, ni menaces, sauf à croire aux fantômes.


Nous sommes un certain nombre à avoir parfaitement compris que le système de l’État français actuel était parfaitement incapable d’accepter la vérité dans ce dossier : le nombre de personnes concernées, au plus haut niveau de l’État, serait bien trop important pour que les politiques et hauts fonctionnaires impliqués puissent garder la face...


Ceci nous amène donc à une conclusion très simple : le suicide collectif symbolique ou mieux encore, l’euthanasie du système judiciaire actuel de la Vè République et au-delà, l’euthanasie de la Vè République elle-même : quand, dans un système clos et auto-référencé comme l’est « la famille », la solution à un problème complexe est impossible, alors, il suffit de changer de système pour sortir de l’impasse : dire le vrai dans l’affaire de l’Ots est impossible dans le cadre de la Vè République et de son système policier et judiciaire actuel.


Les massacres de l’Ots et la façon dont le système a géré cette affaire va avoir un prix terrible, comme je l’ai déjà annoncé à plusieurs reprises, ici même à Grenoble : la mort de la Vè République. Nous y sommes.


Au fond, Michel Tabachnik n’avait pas tort de parler de la fin du Temple pour l’entrée dans l’état de Rose-Croix : la culture maçonnique et templaro-rosicrucienne, malgré toute l’affection que je porte à certains des membres du bureau de mon association eux-mêmes humbles frères maçons, a manqué une phase majeure de l’évolution récente du niveau vibratoire de la conscience collective de l’espèce humaine. L’ordre maçon et templier a manqué le train de la souveraineté individuelle, d’Internet et des sagesses créatives du métissage culturel et spirituel : là est, sans doute l’impasse spirituelle majeure dans cette affaire, qui pourrait expliquer tout le reste ; l’enfermement dans des traditions obsolètes, qui évacuent l’énergie féminine lorsqu’elles ne tuent pas très concrètement des femmes, donne trop souvent l’illusion du pouvoir et de l’impunité et permet le mensonge. La culture catholico-templière et maçonnico-rosicrucienne qui fonde les massacres de l’Ots est arrivée à sa fin : tous les shamans et gourous du monde nous le disent depuis 20 ans, qui enseignent la fin du secret et de l’occulte, la fin des enseignements doctrinaux de maîtres tout puissants et imbus d’orgueil spirituel, vers ce que Michel Tabachnik et M. l’Avocat Général ont nommé ici l’état de Rose-Croix et dont je parlerai en ces termes plus simples : connexion spirituelle d’un individu souverain.


L’État, au-delà de la mort de la Vè République, devra assurer sa continuité : il faudra donc bien qu’un jour prochain, l’État français assume ses responsabilités dans cette affaire et, même s’il doit se protéger in fine par un immoral « secret défense », il devra en tout état de cause procéder à l’indemnisation significative des familles des victimes.


Pour cela, l’institution judiciaire devra assumer ses propres responsabilités en ouvrant une nouvelle instruction, fondée sur tous les nombreux faits nouveaux exposés ou révélés lors de ce procès et ce dans une réelle indépendance judiciaire vis à vis de toute la « famille » que nous évoquons ici : il va falloir, pour le moins, une nouvelle République pour relever ce défi, de l’indépendance des magistrats vis à vis tant des familles spirituelles que des pouvoirs politiques.


Il doit être très clair que, en ce qui concerne Politique de Vie et moi-même, nous ne refermerons pas ce dossier tant que les fonctionnaires de l’administration judiciaire de ce pays ne seront pas devenus de véritables magistrats dignes de ce nom, c’est à dire effectivement capables de faire respecter par tous les autres pouvoirs de ce pays les principes fondamentaux des Droits de l’Homme, dont nous sommes si fiers de nous réclamer et si compétents pour les violer.


Car il ne saurait être acceptable ni accepté qu’une vaste famille spirituelle particulière protège en son sein des assassins, au dépens tant des victimes que de la République elle-même.

Christian Cotten, 30 octobre 2006

 


Annexe

Conclusions des parties civiles Christian Cotten et Politique de Vie


Sur la recevabilité des parties civiles – 24 octobre 2006 - Prononcé en audience et remis sous forme écrite.

 

Monsieur le Président,

Suite à la demande de Maître Leclerc sur la recevabilité des parties civiles, je fais savoir à la Cour :


- que j’approuve entièrement la demande de Maître Leclerc concernant l’ADFI ;


- que j’entends maintenir pleinement les droits de Politique de Vie et de moi-même comme parties civiles au présent procès.

 

Concernant l’ADFI


Cette organisation subventionnée très largement par l’état Français n’est en aucune façon représentante des victimes directes de l’OTS mais, bien au contraire, a elle-même utilisé les massacres de l’OTS pour faire de nouvelles victimes de la chasse aux sectes et adeptes de sectes ou minorités spirituelles qu’elle contribue si activement à organiser en France depuis plusieurs années.


Ainsi, très concrètement, je soumets à la Cour le cas spécifique de M. Jacques Dubreuil, membre du bureau de Politique de Vie, qui a été victime d’une opération menée par l’ADFI avec certains journaux et services de l’état, qui a abouti à quantité de conséquences dommageables pour lui et ses proches. Les pièces de ce dossier (ci-jointes) montrent à l’évidence le rôle particulièrement malsain joué par l’ADFI, qui instrumentalise depuis plusieurs années l’affaire de l’OTS, en jouant mensonges, amalgames et manipulations diverses de l’information pour justifier des accusations parfaitement infondées. Ainsi, M. Dubreuil et son entourage professionnel ont été accusés d’être une sorte d’annexe de l’OTS, et ce, avant même les massacres du Vercors. M. Dubreuil a obtenu de la justice la condamnation d’un journal, pourtant activement soutenu par l’ADFI.


Ainsi, l’on trouvera dans ce dossier, outre le témoignage de M. Dubreuil (pièce 1), l’article en cause (Paris-Match) suivi par le bordereau des pièces jointes par les avocats de Paris-Match au procès (pièce 2) dans lequel on retrouve les pièces fournies par l’ADFI (lettre de l’ADFI à Paris-Match, pièce n° 3), en date du 28 août 95 (à titre d’exemple, statuts d’un ordre chevaleresque lié à l’OTS, avec lequel on a tenté de faire amalgame avec les activités de M. Dubreuil, pièce n° 4). Le jugement (pièce 5) rendu par le TGI de Rennes et confirmé en appel montre bien la manipulation de l’information visant à accuser gratuitement des citoyens honnêtes et honorables au nom d’une bien obscure raison d’état véhiculée par l’ADFI.


Mais il y a pire encore concernant le jeu pervers de l’ADFI dans l’affaire de l’OTS, qui pourrait parfaitement justifier une accusation de complicité active avec les auteurs véritables des massacres dont tout le monde sait bien aujourd’hui qu’ils doivent être recherchés du côté d’un certain nombre de services de l’état français, comme je l’ai dénoncé personnellement devant les 56 états membres de l’OSCE à Varsovie il y a quelques jours.


En effet, Madame Catherine Picard elle-même, actuelle présidente de l’ADFI est passé aux aveux devant un des membres du bureau de Politique de Vie qu’elle a reçu récemment dans ses bureaux. La Cour prendra connaissance du témoignage détaillé de M. Michel Pivert (pièce 6). Ce témoignage permet de comprendre ceci : l’ADFI sait parfaitement que la thèse officielle d’un massacre-suicide en vase clos n’est qu’une croyance collective parfaitement infondée au regard des faits et savamment entretenue par certains qui y ont intérêt ; mais l’ADFI, par la bouche de Mme Picard, préfère continuer à soutenir cette thèse, au motif qu’elle lui est utile pour justifier la chasse aux sectes et ses propres subventions.

Autrement dit, l’ADFI fait tout ce qu’elle peut pour empêcher que la vérité soit enfin dite dans l’affaire de l’OTS. L’ADFI n’a donc pas sa place ici aujourd’hui.

 

Concernant Politique de Vie et Christian Cotten


Politique de Vie représente à ce jour plusieurs milliers de victimes de la chasse aux sectes (pièce n° 7). Dont M. Jacques Dubreuil, M. Cotten et Mme Réjuta Paulais.


M. Cotten est victime directe de l’utilisation délictuelle et manipulatrice faite de l’affaire de l’OTS par certains services de l’état et par l’ADFI en particulier, qui ont utilisé l’affaire de l’OTS pour justifier des politiques contraires aux droits de l’homme et protéger par là même, en réalité, les acteurs de l’état impliqués dans les massacres de l’OTS.


Leur présence est donc directement justifiée ce jour : Mme Paulais a vu mourir dans le Vercors nombre de ses amis, M. Dubreuil, comme M. Cotten et des centaines d’autres personnes ont vu leurs entreprises et familles ruinées suite aux accusations mensongères et infondées dont ils ont été victimes au travers de la presse ou du rapport parlementaire de 99 sur les sectes, accusations justifiés à chaque fois par de possibles proximités avec l’OTS et les « sectes dangereuses ».


Enfin, la mise en accusation par Politique de Vie et Christian Cotten du rôle particulièrement obscur joué par l’ADFI dans toute l’affaire de l’OTS, jusqu’à sa présence ici ce jour, justifie amplement que Politique de Vie et Christian Cotten soient reçues comme parties civiles dans le procès en cause : exclure des centaines de parties civiles victimes certes collatérales mais largement victimes serait un déni de justice.

 

Note : le débat procédural a été joint au fond par la Cour et Politique de Vie et Christian Cotten sont restés au procès comme parties civiles jusqu’au terme.

 

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