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USA, 11 SEPTEMBRE
2001 :
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À lire Thierry Meyssan, on se croirait en plein roman de politique-fiction. Pour ce défenseur des libertés individuelles, principal animateur du Réseau Voltaire, l'attentat sur le Pentagone du 11 septembre dernier serait une mise en scène, Oussama bin Laden un membre actif de la CIA agissant en tant que banquier et recruteur de l'organisation, Mohammed Atta, chef désigné du commando, un membre des services secrets pakistanais et George Bush un pantin aux mains d'un groupe de conspirateurs désireux de renforcer l'arsenal militaire américain.
Délirant ?
Au contraire. L'ouvrage d'investigation démontre preuves à l'appui
la plupart des affirmations qui précèdent. Par exemple, les photos
prises au Pentagone par le service de presse du DoD lui-même, peu après
le prétendu crash sont exemptes de débris de Boeing. Or un tel engin
n'aurait pas eu la place physique de percuter la façade de l'immeuble
sans que ses ailes ne s'y encastrent. "L'avion s'est désintégré
sous le choc " affirme t-on à Washington. "Ridicule",
rétorque Thierry Meyssan pour qui les rares témoins oculaires
directs sont hautement suspects du fait de leurs fonctions
officielles. Aucun débris sérieux en dehors de la boîte noire et
d'un phare n'ont pu en effet être retrouvés. Et même le témoignage
des pompiers, publié sur le site du Pentagone, ne permet pas d'accréditer
la version officielle. Etrange.
Très troublant également, le tissu de "preuves" rendues
publiques par le FBI peu après les événements, basé sur des pièces
d'identités retrouvées miraculeusement intactes dans les débris des
Twin Towers ainsi que sur des cassettes vidéo issues des bagages du
chef désigné des terroristes. Un surplus assez encombrant lorsqu'on
souhaite se suicider remarque avec ironie l'auteur. Par ailleurs, des
radioamateurs auraient capté des balises peu avant les impacts des
avions à Manhattan leur assurant de ne pas rater leurs cibles. Pas
besoin, donc, de cours de pilotage...
Autre mystification, selon l'auteur, la traque contre bin Laden, mise
en scène de toutes pièces alors que des sources concordantes relayées
par la presse française affirment que le 10 septembre, l'ennemi
public numéro un de Washington est sous dialyse dans un hôpital
pakistanais et reçoit la visite du chef de bureau local de la CIA.
Nous sommes loin de la grotte des montagnes afghanes. Sans parler de
la rocambolesque fuite du Mollah Omar à mobylette sous les yeux des
satellites américains. Un ensemble d'éléments devenant limpides si
l'on considère que le milliardaire saoudien travaille en réalité
pour Washington à la lutte contre l'influence soviétique en Asie
centrale et en Afrique, sous couvert de terrorisme international. Un
bouc émissaire finalement jamais inquiété véritablement.
À défaut d'asséner une vérité définitive, l'enquête de Thierry
Meyssan, vérifiable point par point par des liens vers des sites
Internet officiels ou de différents médias, jette un sérieux discrédit
sur la thèse officielle des Etats-Unis, qui vont sans doute devoir
s'exprimer. Derrière ces événements troubles se dissimuleraient
"un clan particulier de l'US Air Force souhaitant développer une
arme spatiale" comme quatrième arme après la marine, l'armée
de terre et l'armée de l'air. Une conclusion loin d'être fantaisiste
au regard de la dernière annonce belliqueuse de George W Bush évoquant
de possibles frappes nucléaires sur huit ennemis désignés de
Washington. Peut-être faudra-t-il en ajouter un neuvième avec
l'auteur de "l'Effroyable imposture".
Au plan méthodologique, ce dernier affirme avoir travaillé avec une
mystérieuse équipe d'une vingtaine de personnes dont-il souhaite préserver
l'anonymat pour leur sécurité. Car le travail minutieux présenté
dans l'ouvrage n'est "bien entendu pas celui d'un homme
seul". S’il a reçu des menaces parce qu'il professe des
opinions à l'encontre de certains intérêts, il a également bénéficié
de certains soutiens, y compris aux Etats-Unis, en provenance d'intérêts
différents de ceux de Washington. À suivre…
Philippe Blanchard © Digipresse 2002