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Allocution prononcée par Christian Cotten, à l'issue de la manifestation pour la liberté de conscience et le libre choix thérapeutique qui a eu lieu le jeudi 20 mai 2004 à Paris, devant le "Mur de la Paix" au Champ de Mars.

Bonjour,


Je voudrais vous parler ce soir de bande dessinée.


En fait, de bande dessinée et d'euthanasie.


Plus exactement, d'une bande dessinée que nous avons tous lu un jour ou l'autre, à savoir celle du Gaulois Astérix et de son grand copain le druide Panoramix.


Ce qui me permettra de vous parler ensuite des agences de voyage dans l'exploration de la conscience, que certains nomment "les sectes".


Et je terminerai par quelques propos concernant la fin de la Vème République, que j'ai évoquée dans mon livre Mafia ou Démocratie, qui porte précisément comme sous-titre Prophétie pour une VIème République.


J'ai moi-même été baptisé, sous le nom de Christian Cotten – le vieil homme en breton - il y a de cela une cinquantaine d'années, dans une secte juive devenue fort célèbre sous le nom d'Église Catholique et Romaine. Depuis, je suis devenu musulman de cœur et bouddhiste par la tête et le ventre.


Je m'appelle donc Christian Cotten, je suis psychosociologue, psychothérapeute et je voyage le long de la voie royale et souveraine du (xxxx xxxx), que les brésiliens appellent la Sancta Maria.


En 1999, au lendemain des élections européennes auxquelles je présentai une liste de Politique de Vie, j'ai été kidnappé par la Scientologie, grâce aux Inquisiteurs de l'État Français. Oh, rassurez-vous, j'ai réussi à m'échapper, mais cela a laissé des traces. C'est ce que les sociologues nomment "le syndrome de Stockholm". Je remercie ici très sincèrement M. Jean Albouy et Messieurs Brard et Guyard de m'avoir permis de faire cette expérience, en désignant le nom de ma société de formation du nom infamant de secte qui aurait été filiale de la Scientologie, dans le rapport parlementaire de juin 99. Atteint de ce syndrome de Stockholm, je me suis donc retrouvé en position de défendre "les sectes", phénomène sociétal dont j'ignorai à peu près tout à l'époque. J'ai donc tenté de comprendre ce grand cirque de la chasse aux sectes, qui a fait tant de victimes. Ce que j'ai appris pourra peut-être vous servir.


Mon métier est un métier d'éboueur. Éboueur des têtes, éboueurs des groupes, éboueurs des systèmes, éboueur des poubelles de la République agonisante, dont l'enjeu majeur est bien souvent cette simple question : comment transmuter les violences en paix, tant intérieure que collective, par la force de l'amour et la puissance de la lumière ?


C'est à ce titre que je vais me pencher quelques instants, si vous voulez bien, sur les aventures d'Astérix le Gaulois.


Il se trouve que cette bande dessinée est aussi une très belle leçon de psychologie sociale.


Parmi les personnages de ces aventures, nous retrouvons en effet 5 grandes fonctions sociales sans doute universelles dans toutes les cultures humaines.


Il y a tout d'abord le leader charismatique, le blanc chevalier sauveur de princesses, l'intrépide Astérix, meneur d'homme et vaillant guerrier, chef d'entreprise ou directeur marketing.


Puis arrive le directeur de production, l'agriculteur ou l'industriel besogneux, Obélix, qui empile les casques de romains, les menhirs et les sangliers, jusqu'à ce qu'on lui commande d'arrêter.


Apparaît ensuite le Chef Politique, l'homme perché sur son bouclier, d'où il tombe régulièrement pour y remonter avec difficulté. C'est en général Madame qui commande, Bonnemine dans notre village gaulois. Nos hommes politiques actuels n'échappent pas à la règle, quand Madame devient Conseillère de Monsieur le Ministre.


En quatrième position, nous trouvons le noble rôle du bouc-émissaire, le bien nommé Assurancetourix : c'est lui que l'on va désigner, ailleurs, dans le monde réel bien plus violent que celui de la bande dessinée, à la vindicte populaire, quand tout va mal, pour le sacrifier sur l'autel, là, tout au centre de l'Église, sous la coupole et sous la croix, pour expier les fautes du collectif. Il se pourrait bien que ceux que l'on a nommés "les adeptes de sectes" aient tenu ce rôle-là depuis quelques années. Il faut savoir que celui qui est sacrifié en tire un bénéfice redoutable, celui de devenir sacré. Que chacun de vous ici, victimes à un titre ou à un autre de ce sacrifice-là, s'en souvienne : votre sacrifice est la porte royale d'entrée vers le sacré. Cela aide à pardonner les Cloportes et leurs agressions.


Et enfin, arrive le druide. La fonction sociale du magicien est une fonction universelle que l'on retrouve dans toute les sociétés humaines, tout près du pouvoir militaire et politique.


Deux grandes familles chez les magiciens : les magiciens blancs et les magiciens noirs, si tant est que chacun ne soit à la fois l'un et l'autre. Ces temps-ci, la planète Terre est au main d'un certain nombre de gangs de magiciens noirs : M. G.W. Bush, comme son père, est membre de la secte templière et maçonnique d'idéologie nazie du nom de Skull and Bones, Crâne et Os. Le grand-père Bush était un des principaux banquiers de l'industrie militaire nazie, tout comme aujourd'hui les mafia financières des magiciens noirs sionistes-nazis continuent à contrôler l'essentiel de l'économie et de la politique planétaire.


La fonction du druide, disais-je, est universelle : le petit homme, effrayé par la grandeur de l'univers, a, de toute éternité, besoin d'intercesseurs, qui lui donnent une petite chance de comprendre quelque chose plutôt que rien à cette grande farce cosmique que nous appelons la vie ; le petit homme que nous sommes a besoin de prédire l'avenir et a besoin de savoir comment vivre, comment mourir et comment guérir de ses souffrances. Là est la fonction du druide, grand touilleur d'herbes de guérison devant l'Éternel, dont les grands laboratoires pharmaceutiques sont, ces temps-ci, les héritiers mafieux et criminels.


La chasse aux sectes dont nombre d'entre nous sont ici victimes depuis les années 90 est peut-être en fait une véritable guerre des sectes à l'échelle planétaire, dont l'enjeu est le contrôle des consciences et le formidable marché de la spiritualité et de la santé.


Qu'est-ce qu'une secte ? Je nommerai secte, pour ma part, les agences de voyages de l'exploration de la conscience. Depuis la nuit des temps, l'être humain s'envoie en l'air : par la prière, par le sexe, par la transe, par le jeûne, par les drogues hallucinogènes, par le yoga, la méditation etc, en fait par une multitude de techniques toujours plus nombreuses.


Et c'est ainsi que naissent les gourous, du sanscrit, pour "enseignant de la conscience" : un voyageur part un peu plus loin que les autres, un peu plus vite, découvre de nouveaux paysages, de nouveaux moyens de transport et, soudain, au coin du bois, rencontre… Dieu ou l'un de ses innombrables avatars.


C'est là que les choses se gâtent. Car, bien entendu, Dieu cause. Avec des êtres aussi bavards que les humains, le contraire eut été bien étonnant. Il n'y a aucune expérience humaine dont on dise autant qu'elle est indicible et qui, paradoxalement, remplisse autant de bibliothèque que cette fameuse rencontre indescriptible avec le camarade Dieu.


De quoi s'agit-il ? Je n'en sais rien de plus que d'autres, je mets juste mes mots et ma culture sur cette affaire-là. Je parlerai donc d'expansion de conscience : nous sommes là dans l'expérience de la jouissance. Dieu et le sexe, excusez-moi, c'est peut-être bien la même chose, au fond.


C'est bien pour cela que c'est un peu compliqué, d'ailleurs, et que les psychothérapeutes se mêlent autant de l'un que de l'autre, d'érotisme et d'ésotérisme.


Quand l'explorateur de la conscience s'est bien envoyé en l'air – tantrisme, transe, méditation ou hallucinogènes – la tradition chamanique des hallucinogènes est la voie écologique la plus ancienne de l'humanité en matière d'exploration de la conscience - il revient en général avec LA vérité et UNE mission : répandre cette Vérité. La sienne, bien sûr, que son pote Dieu lui a révélée. Car lui, ce voyageur de la conscience intrépide, est un Pur qui doit répandre le Bien sur terre et l'en débarrasser des Impurs.


Et c'est là que rien ne va plus. Car, en redescendant sur terre, le petit homme qui croyait être devenu un ange est confronté à la stupidité des autres. Il va donc falloir les éduquer, ces Impurs ignares. L'on va donc organiser des voyages – retraites au désert, croisades ou guerres en Irak - pour que les autres, enfin, accèdent à MA vérité. Et on va leur donner un système de croyances, histoire de baliser le terrain, ainsi que quelques modèles comportementaux bien rigides, histoire de calmer les ardeurs désirantes et violentes d'humains incultes et sauvages.


Mais, manque de chance, rien ne marche jamais comme prévu : ces idiots-là ne comprennent rien à MA vérité, qui est LA vérité, puisque c'est la mienne ; et, même, oh, sacrilège, ils prétendent découvrir LEUR vérité, ces irresponsables et ces ingrats qui ne veulent pas reconnaître la primauté de MA Pure Vérité sur toutes les autres.


C'est ainsi que se bâtissent les sectes, par scissiparité et division cellulaire anarchique, c'est ainsi que se bâtissent les guerres de sectes et les inquisitions, les chasses aux sectes et les anathèmes, les exclusions et les guerres de pouvoir.


L'extraordinaire prolifération de multiples sectes depuis vingt ou trente ans est en fait, du point de vue du psychosociologue que je suis, un extraordinaire signe de bonne santé de notre société, un extraordinaire message de créativité et de liberté : une société aux mille sectes comme la nôtre est une société cent mille fois plus libre qu'une société à secte unique, comme l'on veut nous vendre à coups de publicités, de lois et d'inquisitions.

Les sectes innombrables, créatives et métissées sont précisément l'antidote qu'offrent l'amour et la lumière au totalitarisme de la secte unique, qu'il se nomme Communisme, Libéralisme, Science Officielle et Pharmaceutique ou École Laïque et Républicaine pour ne pas dire maçonnique.
Alors, bien entendu, il y a de grandes agences de voyages, souvent internationales et, à côté de cela, les petites sectes de quartier. Il y a les sectes industrielles et les sectes artisanales, tout comme nous avons Mac Donald et le petit bistrot du coin de la rue.


Et puis il y a des sectes en bonne santé, fluides, ouvertes, tolérantes et les sectes malades, closes, dogmatiques, convaincues de leur pureté et de leur mission divine pour le bien de l'humanité.


Depuis plusieurs vies, je suis un guerrier de la liberté.


Il y a quelques décennies, Sri Aurobindo écrivait ceci : "Le rôle pour lequel fut créé le guerrier, c'est de maintenir la justice, d'empêcher le fort de se livrer à des pillages et de défendre le faible contre l'oppression. C'est pourquoi – dit Sri Krishna dans la Mahabhârata – Dieu créa la bataille et l'armure, l'épée, l'arc et le poignard."


Ce n'est pas parce que vous avez choisi la voix de l'amour que vous devez accepter les violences des prédateurs et des Inquisiteurs d'État. Merci d'être là pour dire non aux violences de l'État Français à l'égard de tous ceux qui explorent à leur manière les chemins de la conscience ; dans le mot non-violence, dont nous nous réclamons tous ici, il y a aussi le mot violence : violence du verbe, violence symbolique, pour faire face, dans l'amour et la compassion, aux violences physiques des Inquisiteurs. Merci à chacun de vous ici d'assumer ce rôle de guerrier de la conscience, il est plus que jamais à l'ordre du jour.


La chasse aux sectes en France a été initiée dans les années 90 à partir d'une opération policière, militaire, financière et mafieuse, à savoir les massacres de l'Ordre du Temple Solaire. Ces massacres ont notamment été organisés et mis en œuvre par un certain nombre de services et d'acteurs de l'État Français, impliquant en particulier des organisations occultes maçonniques et templières d'extrême-droite. Et le but était très clair : faire peur et justifier les grandes campagnes de l'Inquisition, puis la loi About-Picard de Chasse aux Sectes, puis, plus récemment, le fameux amendement Accoyer, qui prétend réglementer la profession de psychothérapeute et mettre celle-ci sous contrôle d'État.


Messieurs les Inquisiteurs, les psychothérapeutes compétents sont des hommes libres. Demain, les psychothérapeutes n'iront pas s'inscrire sur vos listes préfectorales de contrôle des consciences, non, les psychothérapeutes compétents deviendront simplement des non-psychothérapeutes. C'est ainsi que leur clientèle fera la différence, entre les psychiatres du contrôle policier et judiciaire, les thérapeutes qui se soumettent au pouvoir de censure de l'État en trahissant les fondements mêmes de leur profession, qui est d'affirmer la liberté souveraine de chaque être face aux violences collectives et tous les autres, à savoir les gourous, les chamans, les coach, les analystes, les directeurs de conscience, mentors, accompagnateurs, guérisseurs, naturopathes et autres médecins indépendants etc qui revendiquent pour eux-mêmes et pour leurs clients le droit à la différence, le droit à la liberté, le droit à l'expression de soi, le droit au libre choix thérapeutique et à la liberté vaccinale.


Alors, oui, certes, une organisation comme la Scientologie ou d'autres du même genre sont peut-être à la psychothérapie ce que Mac Donald est à la cuisine artisanale : et alors ? Je revendique le droit d'aller certains jours manger au plus vite un sandwich et d'autres jours celui de m'offrir un repas soigné.


Dans le monde de violences dans lequel nous sommes, ce que les médiocres et les sous-équipés du cortex nomment indifféremment "les sectes" en les diabolisant à l'extrême sont sans doute le dernier cadre social qui nous reste où se partage de l'amour : violences dans les entreprises, violences dans les couples, violences dans les relations avec les institutions. Où pouvons-nous partager de l'amour authentique et sans condition ? Eh bien, précisément, le dimanche matin, dans nos sectes. Il se pourrait bien que, justement, "les sectes" soient l'avenir de nos sociétés : car nous en avons tous besoin, à un moment ou à un autre de notre vie. Et j'entends, en ce qui me concerne, avoir le droit de voyager dans les sectes que je choisis, en restant libre d'y entrer et d'en sortir quand je le décide, j'entends être libre de choisir le thérapeute qui me convient, qu'il soit gourou indou ou psychanalyste de Saint-Germain des Près, magnétiseur ou médium channellisé à la sauce New Age.


Le 14 juin prochain s'ouvre à Grenoble un nouveau procès en appel pour l'affaire de l'OTS. Et il se passe dans ce dossier une chose extraordinaire : le psychiatre Abgrall, que tous connaissent ici, cet expert qui pendant des années a soutenu activement la chasse aux sectes, vient d'avouer récemment devant un juge d'instruction : oui, les massacres de l'OTS sont bien une affaire d'État, qui mêlent services secrets, trafics d'armes et organisations occultes. La thèse du suicide en vase clos n'a plus aucune crédibilité et les efforts désespérés de la justice maçonnique pour maintenir cette vérité officielle sont désormais voués à l'échec, à terme : il se pourrait même que cette affaire finisse par emporter la Vème République dans la tombe. Cela nous laissera ainsi la place nécessaire pour inventer un tout autre avenir.


Soyons donc très clairs, Messieurs les Inquisiteurs : les Sectes de France (label déposé auprès des autorités européennes), les psychothérapeutes et les praticiens des médecines libres accompagneront l'euthanasie de la Vème République bien avant que vous ne réussissiez à nous faire taire.


Je vous remercie de votre attention.

 

Christian Cotten

 

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