Collectif
des Médecins et Citoyens contre les Traitements Dégradants en
Psychiatrie
Signez
la pétition en ligne du Docteur Jean-Philippe Labrèze
8 octobre 2004
Depuis des décennies, un courant de pensée majoritaire
au sein de la psychiatrie professe une conception matérialiste de l'homme
et son corollaire immédiat, le recours aux "traitements"
physiques, tels que les électrochocs, la psychochirurgie (que certains
préconisent à nouveau après une période d'abandon
presque complet) ou bien encore la chimiothérapie massive (anxiolytiques,
antidépresseurs, neuroleptiques, mise sous amphétamines de nos
enfants), pour traiter les troubles mentaux (réels ou supposés)
de nos concitoyens et, plus largement encore, leurs problèmes existentiels.
Au nom de cette vision dogmatique, des centaines de milliers d'hommes,
de femmes et d'enfants, se voient administrer des "traitements"
dont les effets hautement délétères ont été
amplement et définitivement démontrés par la communauté
scientifique, alors que certains membres de cette même communauté
scientifique ont su parallèlement développer des approches thérapeutiques
plus respectueuses des individus, plus efficaces et en mesure de conduire à
un réel rétablissement.
"Primum non nocere". C'est par ce précepte qu'Hippocrate
rappelait à chaque médecin le premier de ses devoirs : - d'abord
ne pas nuire - ! Et pourtant aujourd'hui, quotidiennement, des milliers
de patients, insuffisamment avertis des effets néfastes des
traitements qui leur sont administrés (alors que la loi prévoit
un consentement éclairé de la part du patient, ce qui, bien entendu,
suppose de la part du corps médical la délivrance d'une information
fiable et conforme aux données actuelles de la science), voient
leur intégrité physique et mentale gravement, souvent même
définitivement, altérée.
Les responsables de cette tragédie devront peut-être, un
jour ou l'autre, rendre des comptes aux victimes et à leurs familles.
Conscients de l'extrême gravité de la situation et de son
caractère inacceptable, refusant que la vie de trop de ces patients
ne devienne une véritable tragédie, nous, médecins
et non médecins, signataires de la présente pétition,
demandons au chef de l'État, garant ultime de l'intégrité
physique et mentale de chaque citoyen, de prendre dès à présent
les mesures urgentes qui s'imposent, en décrétant un moratoire
sur les traitements psychiatriques les plus manifestement attentatoires à
la santé : électrochocs, psychochirurgie et prescription
d'amphétamines aux enfants.
Nous demandons également que soit décidée la constitution
d'une commission nationale pluridisciplinaire, au sein de laquelle seront appelés
à siéger des acteurs particulièrement éclairés
de la société civile: philosophes, représentants religieux,
responsables politiques et médecins représentatifs de l'ensemble
du corps médical, en mesure de promouvoir une vision de l'homme et de
la santé différente de celle trop souvent prônée
par l'institution psychiatrique.
Cette commission aurait, sous l'autorité du chef du gouvernement français,
la responsabilité et le devoir d'examiner les méthodes mises en
cause, leurs résultats réels et de déterminer si ceux-ci
peuvent être considérés comme vraiment conformes aux attentes
des patients, de leurs familles et de la société française
dans son ensemble.
Docteur Jean-Philippe Labrèze