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Star Wars et l'Europe : le vote du côté obscur de la Force ou le vote de la Lumière ?

Christian Cotten

 

suivi de :

Les racines Arthuriennes de Star Wars : un mythe universel, de Merlin à Obi-wan

Par Fabrice David, membre du groupe Ile de France de Mythologie, chercheur, membre de Politique de Vie

 

L'Europe et Star Wars : le vote du côté obscur de la Force ou le vote de la Lumière ?

Non, Star Wars n'est pas une saga réservée aux adolescents attardés ou fanatiques de jeux vidéo... Star Wars est, au delà de la mythologie, tout autant une allégorie politique. Saurons-nous en lire les messages ?

Il n'y a pas de hasard... Les synchronicités ont parfois ceci de merveilleux, à savoir leur invraisemblable et apparemment irrationnelle pertinence, si l'on accepte de bien vouoir les lire : le dernier film de George Lucas sort sur les écrans français huit jours avant le référendum sur l'Europe, comme pour nous signifier ce message simple :

que la Force soit avec vous, Français, pour savoir assumer de dire NON.

Les légendes arthuriennes, bases mythiques de la saga de la Guerre des Étoiles sont ancrées en Bretagne, nous explique brillamment Fabrice David (voir ci-dessous).

Car, que raconte donc Lucas dans ce troisième épisode de cette fabuleuse saga mythologique, si ce n'est, précisément, ce qui se passe aujourd'hui à la tête de l'Empire américain, en un enième répétition d'un processus séculaire, de César à Hitler, quand, au nom de la paix et de la démocratie, les dictateurs détournent le pouvoir démocratique et incarnent le mal absolu ?

Il y a des jours où il est utile d'aller au-delà des apparences : oui, le 11 septembre a bien été un coup d'État militaire, non, les États-Unis ne sont plus une démocratie à ce jour, avec ce président désigné deux fois de suite par la Cour Suprême malgré des votes contraires des électeurs, oui, le Dictateur-Marionnette est en train de transformer la première démocratie du monde en Empire, tout comme le Chancelier Palpatine refuse de rendre ses pleins pouvoirs de temps de guerre avant de proclamer l'Empire...

Le jounaliste belge Nicolas de Pape de la Libre Belgique développe cette lecture à cette adresse

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=11&subid=118&art_id=222169

et notre ami Fabrice David décode le parallélisme entre la saga de Star Wars et les mythes arthuriens : passionnant et à lire de toute urgence.

Dimanche, voterez-vous du côté obscur de la force, là où la liberté est enterrée sous un tonnerre d'applaudissments des naïfs et des complices ou assumerez-vous de porter le glaive de lumière des Jedis pour dire NON à l'Empire et à sa tentative d'asservisement de l'Europe au travers de la prise de pouvoir militaire de l'Otan ?

Pour mémoire, la raison majeure de dire NON à l'Europe est bien de cet ordre-là : militaire.

Car le Traité prévoit bien la mise sous contrôle définitve et irrévocable des principales armées européennes (par ailleurs contraintes par le projet de Traité d'augmenter leurs dépenses) au profit de l'OTAN et donc, de l'armée américaine...

Et cela, pour les citoyens conscients et soucieux de leurs souverainetés individuelles et collectives, c'est NON. Non, le vote du courage.

Quel camp choisirez-vous dimanche 29 mai ? Celui de la séduction et de la manipulation ou celui du courage et la lucidité ?

CC.

 

Les racines Arthuriennes de Star Wars : un mythe universel, de Merlin à Obi-wan

Fabrice David - 27 mai 2005

[email protected]

 

À la sortie de la Guerre des Étoiles, en 1977, la science-fiction était alors la chasse gardée de quelques réalisateurs de séries B et le genre était complètement discrédité au yeux des cinéphiles, à l’exception notoire de quelques fulgurances, au premier rang desquelles on trouve 2001 l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick. Les réalisateurs soviétiques comme Tarkovski nous ont aussi laissé quelques œuvres de qualité se rapprochant de l’esprit des romans de science-fiction. Ce genre littéraire était alors sorti du ghetto des kiosques de gare, et il y avait une fracture entre les écrivains de SF qui commençaient à être estimés comme des littérateurs à part entière et leurs homologues du 7ème art.

 

Son THX

Georges Lucas a une autre ambition pour ses films. Sa première réalisation est déjà d’un bon niveau : THX. Il s’agit déjà d’un film de SF, et il se rapproche des réalisations européennes et russes par son mode narratif et sa réalisation : un rythme lent, un regard critique sur l’évolution de la société et une mise en garde contre les dangers de la science et de la technologie.

Après ce film de fin d’étude qui aurait pu avoir  une belle carrière dans les salles d’art et d’essai, on a une période d’éclipse de Georges Lucas. Il va se mettre en quête du matériel destiné à bâtir son œuvre, et l’on verra que ses sources d’inspiration sont multiples. En attendant, il doit prouver sa capacité à remplir les salles. Américan Graffiti sera à la fois un « film de jeunes » et aussi une étude sociologique acérée. C’est le ticket d’entrée de Georges Lucas auprès des producteurs.

 

Les enfants de Dune

A-t-il toujours eu le scénario de Star Wars en tête comme il l’affirme dans ses interwiews ? Rien n’est moins sûr. Une lecture attentive du premier opus de la série laisse clairement entrevoir qu’il ambitionnait de porter à l’écran le roman Dune de Frank Herbert. Ce roman sera finalement porté à l’écran par David Lynch, ce qui représente une des plus incroyables erreurs de casting de l’histoire du cinéma.

 

Le vert des sables

Comme beaucoup de jeunes américains, Lucas a rencontré Dune sur les bancs du lycée et s’est enthousiasmé pour l’univers crée par Herbert. En 1966, ce roman a reçu le prix Hugo, la plus haute distinction de la littérature de Science-Fiction. On y trouve développés un certain nombre de concepts de la contre-culture américaine, dont une science au nom bizarre pour l’époque : l’écologie.

On trouve dans Dune les idées-forces et les décors qui feront les succès de la trilogie : une planète désertique, des hommes des sables masqués, un squelette de ver des sable à l’arrière-plan, une société à la fois médiévale et hautement avancée sur le plan technologique et surtout l’omniprésence de la question religieuse qui donne au deux œuvres un léger parfum de mysticisme. Van Vogt, un autre grand de la SF s’était essayé dans ce genre avec Le Livre de Ptah, mais il n’était pas allé aussi loin dans la voie explorée par Herbert. Frank Herbert connaissait bien la France et a paraît-il séjourné dans le Val d’Oise : le texte original de Dune est truffé de mots français. C’est peut-être pour cela qu’il a paraphrasé involontairement Malraux : le 240ème siècle sera religieux ou ne sera pas.

Exclu du projet d’adaptation de Dune pour des raisons inconnues, Georges Lucas va se saisir d’un certain nombre d’idées et va avoir le génie de les mélanger à des grands mythes de l’humanité. L’idée était déjà dans l’œuvre d’Herbert : n’oublions pas que les héros de Dune sont les descendants des Atrides, portés par les hasards de l’histoire cosmique à la tête d’une rébellion de fondamentalistes Zensunnites. Le héros  Paul Atréides devient le prophète d’une nouvelle religion. Son parcours initiatique l’amènera, comme Luke Skylwalker, à maîtriser les pouvoirs d’une force mystique.

 

Terrain de Golfe

A titre anecdotique, remarquons que Frank Herbert lui-même n’est pas dénué de qualités prophétiques, puisqu’il  décrit la défaite dans les sables de Dune d’un certain Saddam IV, vaincu par les ornithoptères d’une coalition planétaire.  Si l’on ajoute que l’enjeu du conflit est la maîtrise du « mélange », une substance permettant de faire voler les vaisseaux spatiaux, il n’est pas inutile de rappeler que le livre a été écrit un quart de siècle avant la Guerre du Golfe, à une époque où le comique moustachu avec un petit béret était encore capitaine.

 

Complètement mytho

Georges Lucas va encore plus loin et c’est dans la mythologie européenne qu’il va chercher les ressorts qui enthousiasmeront et feront vibrer les spectateurs de l’hexalogie. Dans le Cycle de la Table Ronde, recueil de mythes celtiques transposés sur le mode romanesque au Moyen-Âge, il va puiser le minerai qui permettra de forger le squelette énergétique qui va transcender un scénario de série B. Lucas va soigner les décors qui sont un personnage à part entière dans les films de science-fiction. Il va aussi utiliser la musique comme dans un opéra, en s’inspirant de « Pierre et le Loup » : l’apparition de chaque personnage à l’écran est accompagné d’un thème musical spécifique. De  personnages en costume caoutchoutés et d’un film promis à l’oubli dans les bacs des vidéo-clubs, il va faire un mythe transgénérationnel.

Dans le Roman d’Arthur, le druide Merlin remet au futur roi l’épée de pouvoir Excalibur (qui est d’ailleurs textuellement décrite comme étant lumineuse) afin que celui-ci ramène l’unité et l’harmonie en Bretagne. On reconnaît ce motif mythique dans la scène où Obi-Wan Kenobi extrait avec cérémonie l’épée de lumière d’un coffre pour la remettre à Luke. (L’épée des Jedi est dénommée « Light saber » en anglais, ce qui veut dire « glaive de lumière » ce qui devient le ridicule « sabre laser » dans le doublage français approximatif). Excalibur ou Calibourne en vieux français viendrait du celtique Caledfoulch qui signifierait « dure foudre ». Quelle meilleure définition de l’épée des Jedis ?

De même, Merlin donne d’abord Excalibur à Uther Pendragon (tête de dragon) qui ne s’en montre pas digne par la suite. Le fourbe se sert de l’arme à des fins personnelles, notamment pour trucider son compagnon d’armes, le duc de Cornouailles, et lui ravir la belle princesse Ygerne, la sirène, dont il fera la mère d’Arthur et de Morgane. Merlin se retire alors, laissant Uther perdre le droit à l’épée. Merlin donnera ensuite l’épée à son fils, le futur roi Arthur, qui libèrera la Galaxie, je veux dire la Bretagne.

Dans Star Wars, Darth Vador porte un casque terrifiant, comme Uther. Son nom même s’inscrit dans la matière mythique (aux accents oedipiens) : Darth Vador, c’est à dire Dark Vater, ou Dark Father, le père ténébreux.

La princesse Ygerne est une sirène, et correspond à la reine Amidala, qui règne sur une planète à moitié aquatique. L’une est séduite par Uther, l’autre par Annakin. Lucas fait l’économie du personnage de Guenièvre, la femme d’Arthur, en le fusionnant avec Morgane, la sœur d’Arthur, pour donner le personnage de la princesse Leia. Leia, (qui était appelée Leia Morgana dans le dossier de presse du film en 1977) combine les caractères des deux personnages : sauf dans une scène en treillis kaki sur la lune forestière, elle est toujours habillée de blanc, comme Guenièvre (Jennifer en anglais, Gwennyfar en gaëlique, c’est-à-dire « la blanc-vêtue »). Morgane est la sœur d’Arthur, mais c’est aussi une fée qui maîtrise les forces magiques, et elle désire son frère. (c’est pas bien NDLR). Dans L’Empire Contre-Attaque, Leia et Luke échangent un baiser amoureux.

Lucas nous donne un indice éclatant lorsqu’il attribue le personnage de Lancelot, le guerrier sans peur, à Harrison Ford. Bien sûr, c’est de l’Han Solo qu’il s’agit : l’homophonie est évidente, et de nombreux exégètes de la série l’ont remarqué, sans aller plus loin dans l’analyse. Lancelot est le meilleur allié du roi, mais aussi un rival amoureux : on retrouve exactement le thème développé au moyen-âge par Chrétien de Troyes et Geoffroy de Monmouth. Han Solo aussi commence par prouver sa valeur en mettant en fuite  un dragon (dans le broyeur à ordure de l’étoile noire), de même que Luke en occira un à main nues, dans la cave de Jabba le Hutt.

Le patronyme de Luke lui-même s’inscrit dans le mythe d’Arthur : Skywalker, c’est celui qui marche dans le ciel, le chasseur de l’orage. Dans de nombreuses provinces de France, on appelle encore « chasse Arthus » le roulement du tonnerre dans le lointain. C’est, dit-on, le bruit de la vènerie d’Arthur et de ses chiens. Dans plusieurs épisodes, Luke fait corps avec son chasseur dans le fracas des batailles célestes, et le X-wing possède une forme anatomique évidente.

Dans les versions moyenâgeuses du mythe celtique, la théogamie qui donne naissance à Uther est bien sûr occultée par les auteurs chrétiens ou juifs, mais on la retrouve dans le mythe irlandais de Cuchulain, chanté par Manau : le héros est engendré par le dieu Lug, de même que la mère d’Annakin lui donne naissance de façon miraculeuse. Cuchulain-(Uther) « Le chien du Forgeron »  tue un chien terrifiant. Dans l’Attaque des Clones, on ne voit pas la scène, mais on entend fort bien Annakin tuer un chien monstrueux lors du raid sur le village des hommes des sables. Annakin, qui construit le robot 6PO de ses propres mains alors qu’il est enfant est clairement un forgeron.

Comme son père divin Lug, il est « samildanach » c’est à dire adroit en tout. Guerrier et Forgeron infernal, adorateur de l’acier, il incarne comme tous les Siths la première et la troisième fonction  Dumézilienne alors que les vrais Jedis portent les fonction  sacerdotales et guerrières. Moins important dans le scénario, le motif mythique de la main coupée remplacée par une main artificielle  n’est pas tiré de la matière celtique, mais dérive des mythes nordiques. C’est une épreuve initiatique. On le retrouve dans l’hagiographie. (Saint Jean Damascène, Saint Méloir, comte de Cornouailles, Saint Léon, Pons l’abbé félon de Cluny qui est une parfaite préfiguration de Vador, sans oublier que la main coupée est aussi le symbole de la Guilde de Saint-Luc).

Arrêtons-nous là et résumons le scénario de l’hexalogie en utilisant cette clef que nous venons de dégager en suivant  les indices de Georges Lucas ; nous avons une correspondance parfaite :

Uther Pendragon

Merlin

Princesse Ygerne

Arthur

Excalibur

Morgane

Reine Guenièvre

Lancelot

Casque à tête de dragon,

père d’Arthur

Druide

Donne l’épée

Mère d’Arthur

Sirène

Ramène l’harmonie en Bretagne

Caledfoul’ch :

la foudre dure -  l’épée lumineuse

Sœur et amoureuse d’Arthur

Fée

Compagne d’Arthur.

Celle qui porte le blanc -

Ami et rival amoureux d’Arthur

Meilleur chevalier de Bretagne

Anakin/Dark Vador

Obi-Wan Kenobi

Reine Amidala

Luke

Light saber

Princesse Leia

Princesse Leia

(L’)Han Solo

Casque terrifiant, père de Luke

Maître Jedi

Donne L’épée.

Mère de Luke. Règne sur Naboo, un monde semi-aquatique

Idem pour la galaxie

Épée lumineuse des Jedis

Sœur de Luke

Héritière de la force

De blanc vêtue

Ami et rival amoureux de Luke.

 Meilleur pilote de la galaxie

 

Nous ne parlerons pas ici du Graal en tant que métaphore dynastique, étant donné qu’un récent roman à succès à largement fait le point sur le sujet. Parlons plutôt des Jedis.

 

Temple extra-solaire

On remarquera que les chevaliers Jedi ne portent pas l’armure étincelante qui conviendrait à des chevaliers de la Table Ronde, éventuellement modernisée sous la forme d’une combinaison spatiale. Bien qu’ils se réunissent en se disposant en cercle dans leur sanctuaire de Coruscant, ils optent plutôt pour une robe de bure monastique qui évoque plutôt les Templiers, une autre source de mythes puissants, si l’on compte le nombre de sectes et de groupes qui se réclament de cette tradition.

Le terme « Jedi » n’est pas une invention de Lucas. Pour dire vrai, la première mention de ce mot remonte à 2000 ans avant notre ère. Dans le papyrus Westar, conservé au British Muséum, un des documents les plus importants de l’histoire de l’humanité, il est écrit que « le pharaon Khufu (Khéops) envoya son fils quérir un certain jedi qui connaissait l’emplacement des 7 chambres secrètes de Thot. » Le terme jedi n’est pas un nom propre dans ce texte qui a été écrit 1000 ans après le règne de Khufu. D’évidence, il s’agissait d’une caste de prêtres-architectes, dépositaires d’un savoir déjà ancien à l’époque de l’édification des pyramides.

 

La force tranquille

Et La Force, un des leitmotiv du film, où Georges Lucas a-t-il été la puiser ? La première mention d’une force vitale comme cause des phénomènes biologiques remonte à Sainte Hildegarde de Bingen. Cette abbesse du XIème siècle a été à la base de la renaissance scientifique de l’Occident et elle nous a laissé des textes extraordinaires, malheureusement trop peu nombreux à nous être parvenus. Elle a écrit de belles prières à la « viridité » (de viridis, la couleur verte) en qui elle voyait la force animant toute créature vivante et assurant la cohésion du monde sublunaire. Même si elle plaçait la viridité en dessous du créateur en tant qu’émanation de celui-ci, l’idée était suffisamment étrange pour lui causer quelques ennuis avec les autorités ecclésiastiques de l’époque. Pour ne rien arranger, elle étudiait la physique et la médecine et pratiquait sans doute des dissections. Heureusement pour elle, la fine fleur de la noblesse allemande étudiait dans son couvent, et c’était une confidente de l’empereur. Ces relations utiles lui ont sans doute évité une fin grésillante sur un bûcher.

L’idée d’une force vitale a hanté les savants des siècles suivants, jusqu'à que Pasteur ne lui torde définitivement le cou. De temps à autre, un scientifique tenté par le martyre ou le ridicule tentait de remettre l’idée au goût du jour. La montée du mouvement de l’ « Intelligent Design »  (Dessein Inspiré) sur les campus américains ne fait plus rire personne aujourd’hui.

Les fameux « médichloriens » du sang d’Anakin Skylwalker dont il est question dans La Menace Fantôme sont une allusion aux théories d’un des psychanalystes les plus controversés du siècle dernier, Wilhem Reich. Celui-ci, un des élèves de Freud et de Jung a fui l’Allemagne nazie pour se réfugier aux Etats-Unis.

 

X-Files

Pas de chance, l’Amérique puritaine ne goûte guère ses théories sur la « révolution sexuelle ». Pour ne rien arranger, il se met à publier des compte-rendus d’expériences bizarres : il  prétend avoir découvert une force inconnue, qui emplirait tout l’univers, constituée de particules étranges : les Bions. Dans certaines conditions, les bions pourraient se muer en être vivants élémentaires qu’il prétend avoir observé au microscope : les « Chloridiniens ». Le terme « médichlorien » est un anagramme presque parfait du nom de ces chloridiniens lumineux qui seraient présents dans toutes les formes de vie saines et constitueraient l’énergie positive de notre univers. Dans d’autres circonstances, les bions   se métamorphoseraient en « T-bacilli » qui provoqueraient la névrose, la maladie, la décomposition et le retour vers l’inanimé. Une force obscure en quelque sorte.

Reich va dessiner plusieurs machines destinées à capter cette énergie et à l’utiliser. Ses disciples prétendent pouvoir arriver à créer des tornades avec son gadget le plus célèbre : les « cloudbuster ». Wilhelm Reich, avec ses théories farfelues se fait bientôt remarquer de façon très défavorable par le directeur du FBI Edgar G. Hoover. C’était avant la création du département des « Affaires Non Classées » : il finira en prison et ses archives seront brûlées.

Il a de nombreux continuateurs à notre époque et le web fourmille de sites dédiés à la mémoire du « grand W. Reich ». Il est étrange de trouver une référence à ses travaux dans un film de science-fiction grand public. Il s’agit sans aucun doute d’un clin d’oeil de Georges Lucas à la mouvance « New Age »  de la côte Ouest, creuset alchimique où se sont élaborés les  principaux mouvements sociétaux progressistes ou réactionnaires qui ont sous-tendu les 40 dernières années, du gauchisme au Flower Power, en passant par l’Ecologie, le Reaganisme, l’altermondialisme, le Dessein Inspiré, les technos-écolos de Hecht et le mouvement des néo-conservateurs.

Destiné à légitimer une dynastie (les Plantagenêts) L’Histoire des Rois de Bretagne, le premier roman arthurien  était un roman  à contenu politique. Pouvait-il en être autrement pour sa  transposition dans une  galaxie lointaine, très lointaine ?

 

Fabrice David - Mai 2005

 

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