Conclusions contre Alain VIVIEN, 17ème Chambre Correctionnelle

 

16 Novembre 2000

Christian Cotten

 


Affaire : Christian COTTEN contre Alain VIVIEN, Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes

Représenté par : Maître Igor De PLATER et Maître Jean-Pierre JOSEPH

Témoins : Dr Érick DIÉTRICH, psychanalyste et Joël LABRUYÈRE, président de l'Omnium des Libertés

 

 

Mesdames et Messieurs le Président et Juges,

Vous m'avez demandé mes conclusions dans cette affaire, les voici. Elles tiendront en trois remarques préliminaires, un exposé des faits et sept arguments pour soutenir ma demande de condamnation de M. Alain VIVIEN, Président de la MILS, pour  diffamation à mon égard.

Pour mémoire, je suis citoyen européen d'origine française, psychosociologue de formation universitaire, formateur en entreprise et psychothérapeute. Je dirige la société Stratégique, organisme de formation fondé en 1985, qui travaille pour de grandes entreprises françaises et réalise actuellement 7 MF de chiffre d'affaires annuel avec six associés. Je préside en outre le parti Politique de Vie depuis 1994, qui a présenté des listes de candidats aux deux dernières élections européennes et qui représente quelques dizaines de milliers de citoyens de ce pays ; je suis enfin administrateur de la Chambre Nationale des Professions Libérales, organisme représentatif de ces professions auprès de l'État Français.

 

Première remarque préliminaire

Nous sommes aujourd'hui dans une situation juridique assez particulière, puisque la présente affaire, avant même d'être jugée, a déjà due être transmise par mes soins et ceux de mon avocate, Maître Sabine PAUGAM, à la Cour Européenne des Droits des l'Homme.

En effet, le dossier d'aujourd'hui contre M. Alain VIVIEN n'est qu'un cas particulier d'une situation plus globale qui est à l'origine même de la présente affaire et qui a fondé une requête déposée à Strasbourg devant la CEDH depuis le 31.12.99. Cette situation globale se décrit de la manière suivante.

Le nom de ma société, Stratégique, a été cité en juin 99 par le rapport parlementaire de Messieurs GUYARD et BRARD Les Sectes et l'Argent, comme un organisme de formation prétendument filiale de l'Église de la Scientologie.

Cette assertion du rapport parlementaire ne repose sur aucun fondement, ni juridique, ni factuel de quelque nature que ce soit et a donc justifié dès décembre dernier une requête devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, dans la mesure où il n'existe en France aucun recours contre ce rapport parlementaire. Pour mémoire, votre Tribunal a écrit il y a quelques mois à l'occasion d'un procès intenté à M. GUYARD par des associations dites anthroposophiques, que le rapport parlementaire sur les sectes ne reposait sur « aucune enquête sérieuse »". Mes conseils reprendront ce point particulier dans leurs conclusions.

M. VIVIEN, comme nous le démontrerons ultérieurement, se fonde dans son action de Président de la MILS sur ce rapport parlementaire pour justifier ses actions d'incitation à la discrimination et ses propos diffamants à l'égard de diverses associations. Le règlement de la CEDH me fait obligation de transmettre à la Cour tout dossier relatif à la requête initiale. Ceci explique donc qu'avant même la comparution devant votre, Tribunal, j'ai été dans l'obligation de transmettre les éléments de ce dossier aux juges de Strasbourg.

Seconde remarque préliminaire

Je me dois de rappeler à votre Tribunal que ma qualité de requérant devant la CEDH me confère l'immunité judiciaire au titre de la Convention de Londres de 1969 portant sur diverses dispositions de protection des requérants devant la CEDH.

 

Troisième remarque préliminaire

J'ai aussi informé la CEDH, par un courrier dont vous trouverez copie dans notre dossier, du fait que j'étais conduit à émettre les plus grandes réserves quant aux risques de violation de l'article 6 de la Convention par votre Tribunal.

En effet, M. Alain VIVIEN est membre d'une société occulte qui se réclame de la Franc-Maçonnerie et plus connue sous le nom de Grand Orient de France.

Or, il est tout aussi connu de notoriété publique, et démontrable par ailleurs, que nombre de magistrats du Tribunal de Grande Instance de Paris sont eux aussi membres de cette même société occulte ou membres d'autres loges se réclamant elles aussi de la Franc-
Maçonnerie et reliées entre elles par
une association dite Fraternelle des magistrats Françs-Maçons.

Je me permettrais de faire ici simplement référence, Madame, Monsieur le Procureur, à votre collègue Éric de MONTGOLFIER, procureur auprès du TGI de Nice, qui a amplement démontré depuis quelques mois, au risque d'être sanctionné lui-même, à quel point certaines institutions judiciaires françaises étaient utilisées à des fins partisanes par des associations occultes se réclamant de la Franc-Maçonnerie.

Or, l'on sait par ailleurs que toutes les personnes adeptes de ce mouvement nommé Franc-Maçonnerie sont liées entre elles, quel que soit leur appartenance spécifique, par un serment de solidarité qui les oblige moralement à se porter assistance et secours en toute circonstance, y compris au mépris des lois de la République.

Cet ensemble de données, complété par le fait que je n'appartiens pas personnellement à une quelconque obédience maçonnique, pas plus qu'à quelque autre organisation de ce type, me conduit donc à mettre en doute la certitude qui devrait normalement être la mienne quant au respect par votre Tribunal de l'article 6 de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme portant sur le droit à un procès équitable par un tribunal impartial.

 

Rappel des faits

Avant de développer mes arguments pour justifier ma demande de condamnation de M. Alain VIVIEN par votre Tribunal, dont j'ose espérer qu'il saura se montrer effectivement impartial et équitable, je ferai un bref rappel des faits qui fondent ma plainte d'aujourd'hui.

Depuis 1985, quelques années après qu'il ait été contraint de quitter tous ses postes électifs pour cause d'implication dans des affaires de corruption, M. Alain VIVIEN a entrepris une véritable croisade contre « les sectes », désignant ainsi, en y portant le sceau de l'infamie, différents groupes, associations et minorités spirituelles, offerts à la vindicte publique au motif que ces groupes - 30 cités par M. VIVIEN en 85, plus de 180 dans le dernier rapport de M. GUYARD -  seraient dangereux pour les libertés publiques.

Je rappellerai ici le fait qu'il n'y a strictement aucun fondement juridique à ce terme de secte et ce pour la bonne raison qu'aucun historien, sociologue, philosophe ou juriste sérieux ne peut faire de distinction claire et

définitive entre les concepts de sectes, religions, minorités spirituelles, églises, sociétés ésotériques, philosophiques etc, telle que ces distinctions puissent fonder le droit.

Cette croisade inquisitoriale, comme le montrerons mes témoins et conseils, est en réalité constitutive juridiquement d'une véritable incitation à la discrimination religieuse, équivalente à l'incitation à la discrimination raciale, punie par la loi. Cette chasse aux sorcières, déclenchée il y a désormais 15 ans par M. VIVIEN et fondée sur une paranoïa collective et une dramatique pauvreté intellectuelle et culturelle, a fait dans ce pays plusieurs centaines de victimes, bien plus que les quelques rares victimes bien souvent manipulées que ce même homme ou

Aujourd'hui, je viens devant vous suite à un article paru dans le journal la Croix fin mars dernier, suite à un communiqué de presse de M. VIVIEN parlant à propos de mon travail d'écoute des victimes de la chasse aux sectes de « séances d'hystérie collective organisées par la Scientologie, ses filiales et ses allié »". Ces propos, outre le fait qu'ils portent gravement atteinte à mon honneur professionnel et sont donc inacceptables, sont la résultante d'un enchaînement de faits qu'il convient de rappeler ici.

Permettez-moi, Mesdames, Messieurs le Président et Juges, de retracer quelques éléments de mon histoire professionnelle depuis 1996.

J'étais à l'époque intervenant auprès du Ministère de l'Économie et des Finances, pour une importante opération de formation de formateurs internes au Ministère. En septembre 96, après près d'une année de collaboration de ma société avec les directions de la formation et de la communication du Ministère, je me retrouvai face à un appel d'offre truqué de plus de 5 MF. Il m'était alors proposé d'être le bénéficiaire de cet appel d'offres, pour peu que j'accepte de signer un marché passé dans des conditions illégales, puisque j'étais moi-même favorisé par rapport à tous mes concurrents.

À la même époque - 95/96 - certains de mes amis chefs d'entreprise dans les nouvelles technologies de l'information étaient rackettés par des hauts fonctionnaires d'autres

Face à mon refus d'entrer dans un système illicite et moralement inacceptable, certains agents du Ministère me menacèrent de « tout faire pour m'interdire définitivement l'accès aux marchés publics ».

À ce jour, je constate qu'ils ont réussi, puisque ma société n'a plus jamais été consultée par une administration depuis cette époque. Toute cette affaire est à ce jour devant le Tribunal Administratif ainsi que devant la CEDH.

Quelques mois plus tard, c'est-à-dire fin 96, je me retrouvai confronté à un autre dossier, à savoir celui des détournements de fonds publics au profit des partis politiques au

Sans entrer dans les détails, je rapporterai simplement qu'un ministre de l'époque, M. Dominique PERBEN, signait en décembre 96 une décision ministérielle de refus d'agrément de ma société, qui aurait autorisé celle-ci à proposer ses prestations de formation aux élus locaux et aux fonctionnaires territoriaux ; et que, 6 mois plus tard, je retrouvai le même ministre comme président d'un organisme de formation concurrent du mien pour des produits quasiment identiques mais vendus 3 à 4 fois plus chers, sachant que cet organisme avait bien entendu été agréé par les services du même ministre quelques mois auparavant. Bien sûr, je portai ce dossier de détournement de fonds publics au profit des partis politiques devant les tribunaux compétents dès 97.

À cela, je rajouterai que, candidat aux élections européennes de juin 99, je portai au lendemain de ces élections contestation devant le Conseil d'État, au motif de financement illégal des partis politiques et de la campagne électorale européenne au travers des fonds de la formation des élus locaux.

Tout ceci était sans doute trop dérangeant pour un certain nombre de responsables politiques, au demeurant parfaitement informés par mes soins de toutes ces actions. Il est donc devenu indispensable de chercher à me faire taire.

C'est ainsi que j'eus la surprise de trouver le nom de ma société dans le rapport parlementaire Les Sectes et l'Argent au lendemain des élections européennes, alors qu'il n'y a aucune justification que ce soit à une telle citation, pas plus qu'à l'association prétendue avec la Scientologie, dont je ne connaissais strictement rien avant cette date de juin 99.

Un officier de police judiciaire avec lequel je suis en relation, ancien membre des Renseignements Généraux et citoyen soucieux d'honnêteté et de transparence, m'a confirmé ce que je savais déjà, à savoir que le nom de ma société avait été mis dans ce rapport de façon délibérée, alors même que les auteurs savaient parfaitement qu'il n'y avait aucun motif sérieux.

Mais il y avait un mobile à ce comportement délictueux de plusieurs fonctionnaires et députés français : faire taire un citoyen qui dénonce certaines pratiques mafieuses de l'État Français au travers de dossiers juridiques solides, en détruisant son honneur professionnel et sa société.

Le moins que l'on puisse dire est que cet objectif là n'est pas près d'être atteint par ceux qui le visent. Ma société et ses associés, tout comme nos clients, honnêtes citoyens qui comprennent la situation et nous aident, sont solides, même si les préjudices moraux et économiques subis suite à toutes ces affaires sont considérables. Et tous mes associés et amis politiques sont totalement déterminés à mettre fin par tous les moyens de droit et de communication à cette agression si caractéristique de l'état de pourrissement de la sphère politico-mafieuse qui a confisqué l'État Français au peuple souverain.

C'est ainsi que, depuis juin 99, j'ai été conduit à m'intéresser de près au phénomène sociologique de la chasse aux sectes en France, que je nommerai ici plus exactement persécutions étatiques des minorités spirituelles.

J'ai donc personnellement entendu un certain nombre d'acteurs sociaux concernés par ces affaires et je dois dire que ce que j'ai découvert m'a proprement effaré.

Comme le développeront le Dr Érick DIÉTRICH, psychanalyste et victimologue, et M. Joël LABRUYÈRE, les persécutions des minorités spirituelles ont fait à ce jour en France, notamment depuis 95, sous la direction conjointe de Messieurs VIVIEN, GUYARD, BRARD et quelques autres acteurs, plusieurs centaines de victimes, dont plusieurs morts.

Et c'est ainsi que j'ai été invité par M. Joël LABRUYÈRE à participer à plusieurs séances d'audition publique que celui-ci a organisées entre mars et juin dernier, dans plusieurs villes de France, aux fins d'entendre et recueillir les plaintes des victimes des persécutions des minorités spirituelles.

Ces auditions ont été mises en oeuvre au nom d'une commission d'enquête soutenue par des personnalités de plusieurs pays, dont une ONG reconnue auprès des Nations-Unies pour la défense des droits de l'homme.

Il est parfaitement exact que parmi les centaines de personnes qui ont participé à ces auditions, il y avait différents types de minorités : beaucoup de femmes - la chasse aux sectes est aussi et peut-être surtout une chasse aux femmes -, mais aussi des catholiques, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des raëliens, des scientologues, des protestants, des gros et des maigres, des noirs, des jaunes et des blancs etc. La liste de toutes les minorités persécutées à l'instigation de M. VIVIEN est fort longue.

Ces séances se sont tenues dans la plus grande dignité et aucun fait quel qu'il soit ne peut justifier l'expression « hystérie collective » employée par M. Alain VIVIEN. S'il y a de la maladie mentale dans cette affaire, ce n'est pas d'hystérie dont il s'agit mais bien plutôt de paranoïa. Et cette paranoïa-là est bien celle de M. Alain VIVIEN lui-même.

S'il est bien exact que des membres de l'Église de la Scientologie participaient à l'organisation de ces séances, tout comme des membres de plusieurs autres minorités spirituelles, les auditions étaient menées par des professionnels de l'écoute, mes deux témoins Érick DIÉTRICH et Joël LABRUYERE et moi-même.

Ces trois personnes sont strictement indépendantes de toute organisation quelle qu'elle soit et ont agi dans cette affaire en tant que professionnels et citoyens soucieux d'accorder une oreille attentive et compatissante à des êtres humains innocents de tout délit et pourtant persécutés par des instances gouvernementales pour un inexistant délit de croyances.

Ainsi, aucun fait quel qu'il soit ne peut non plus justifier le fait que M. VIVIEN parle des membres de cette commission d'enquête sur les persécutions des minorités spirituelles par l'État Français comme des alliés ou filiales de la Scientologie, le terme filiale étant utilisé ici de façon évidente en référence au rapport parlementaire où ma société est citée comme prétendue « filiale » de la Scientologie. Le tribunal lira avec intérêt la déclaration écrite de Mme TAVERNIER de l'ADFI confirmant l'absence de tout lien entre ma société, ses associés et la Scientologie.

7 arguments pour justifier notre demande de condamnation de M. VIVIEN

Les propos de M. VIVIEN déjà cités et repris dans le journal La Croix, ainsi que le rôle même du prévenu en tant que Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes et l'existence de cette Mission elle-même, rattachée pour mémoire au Premier Ministre du présent gouvernement, constituent une injure et une diffamation ainsi qu'une incitation à la haine et à la discrimination religieuse, et ce à différents titres.

1. Injure aux Déclarations Universelle et Européenne des Droits de l'Homme et injure à la Constitution Française

Je n'aurai pas l'outrecuidance de prétendre faire un cours de droit sur les Déclarations Universelle et Européenne relatives aux Droits de l'Homme, ni sur la Constitution de la Vème République.

Il me suffira de rappeler que ces textes fondamentaux du droit international et du droit le plus fondateur de la République Française sont aujourd'hui totalement bafoués par les rapports parlementaires successifs sur les sectes de 85, 95 et 99 et par l'existence même de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes.

Cette mission est en fait un organisme totalitaire de persécution de certaines minorités spirituelles et n'a d'autre équivalent dans l'histoire européenne qu'une mission comparable de l'Allemagne nazie. Elle coûte à ce jour plus de 6 millions de francs, avec plus de 15 fonctionnaires chargés de la mission de persécuter des citoyens honnêtes.

Les Droits de l'Homme ne sont pas divisibles et il n'appartient ni à M. VIVIEN ni à un chef de gouvernement quel qu'il soit de faire des distinctions entre les citoyens qui auraient droit à la liberté de conscience et des sous-citoyens à qui l'on refuserait ce même droit.

Les violations des droits fondamentaux auxquelles nous avons ici à faire sont particulièrement dramatiques en ce qu'elles violent le contrat politique et social de base entre le citoyen et l'état. Qualifié de membre de secte, le citoyen devient un sous-homme auquel le droit au travail, le droit à une vie familiale et sociale normale est nié : cela pourrait aussi se nommer incitation au suicide.

Ce n'est pas à M. VIVIEN, comme il prétend le faire par ses propos cités dans le journal La Croix, de décider à lui seul ce qui est ou non violation des Droits de l'Homme. Ceux-ci ne sauraient en effet être définis de façon objective, définitive et univoque au travers d'un concept d'ordre général. Les Droits de l'Homme sont d'abord vécus comme respectés ou au contraire violés par des individus particuliers soumis à des situations particulières.

Le fait de savoir si un droit fondamental de l'homme est respecté ou violé ne peut surgir que d'un point de vue strictement individuel.

Le fait est aujourd'hui que des centaines de personnes ont mal dans leur chair et leur coeur, souffrent et crient leurs souffrances suite aux actes de persécutions commandités ou mis en oeuvre par M. VIVIEN ou les relais qu'il manipule au sein des institutions de la République, au  mépris et du bon sens et des droits fondamentaux du citoyen.

 

2. Injure à l'image internationale de la France, pays des droits de l'homme

Il est sans doute inutile de développer ce point : notre pays est trop malade de ses guerres intestines pour avoir encore la force de se préoccuper de son image.

Mais faut-il s'étonner de la chute progressive de notre influence intellectuelle, culturelle, linguistique, économique et politique sur la planète Terre, lorsque les gouvernants s'abîment dans des délires paranoïaques majeurs, au demeurant totalement incompréhensibles de l'étranger, et lorsque nos brillants intellectuels médiatiques scintillent par leur silence et leur aveuglement face au totalitarisme qui s'installe dans ce pays ?

Aurez-vous encore, Mesdames et Messieurs les magistrats, la fierté, demain, de promouvoir l'image de notre pays en Europe et ailleurs, comme le pays des Droits de l'Homme, alors même que la France est le pays de la Communauté Européenne le plus souvent condamné à Strasbourg et que des centaines de personnes, par notre présence ici, vous crient leurs intolérables souffrances d'être empêchées de choisir librement leur dieux et leurs croyances, leurs modes de vie et de consommation, leurs prières et leurs médecines ?

Aurez-vous encore la fierté, Mesdames et Messieurs les magistrats, de promouvoir l'image de la France, pays de la douceur de vivre et des Droits de l'Homme, quand vous aurez réalisé que les institutions gouvernementales, manipulées par les complices de M. VIVIEN, enlèvent à des mères leurs enfants, au seul motif que celles-ci vont sur un chemin spirituel de découverte et d'apprentissage qui n'est pas le même que celui de leur mari ou de leur famille ?

 

3. Injure à la culture française et aux bases philosophiques et politiques de la République Française

Le fait même de l'existence de la MILS et le rôle joué par son Président sont constitutifs d'une injure faite à un des fondements juridiques et moraux majeurs de notre République, à savoir le principe de la laïcité. La laïcité, fondée sur le principe de la neutralité de l'État et sur les concepts de tolérance et de liberté de conscience, de religion et de culte, est aujourd'hui totalement bafouée et niée par les comportements, actes et discours de M. Alain VIVIEN et de ses complices, les députés BRARD et GUYARD.

Ces hommes, dont le cerveau est visiblement dépassé par le monde dans lequel ils vivent, sont incapables de comprendre que la floraison de nouveaux mouvements et tribus d'enseignement spirituel, que ce soit au travers de grandes organisations internationales ou de petites communautés de quartier, est précisément un signe de bonne santé psychosociale et la marque d'une créativité collective porteuse d'espoir et de liberté pour chaque français.

Quoi de plus libre en effet qu'une société où  un citoyen aurait la possibilité de choisir sa propre voie philosophique de recherche de la vérité parmi des dizaines ou des centaines de voies spirituelles, à côté de cette société close et repliée sur elle-même dans laquelle veulent nous enfermer M. Alain VIVIEN et ses complices, en limitant notre choix pour occuper nos dimanche matin entre l'Église Catholique et Romaine, la Franc-Maçonnerie, Dysneyworld, MacDonald et les Hypermarchés ? Si le mot secte veut dire quelque chose, alors il doit être associé à dogmatisme, enfermement intellectuel, intégrisme, fantasme de pureté : ces mots-là, aujourd'hui, s'appliquent d'abord et avant quiconque d'autre, précisément à M. Alain VIVIEN.

 

4. Injure aux femmes engagées dans une démarche de recherche spirituelle

La chasse aux sectes est d'abord et surtout une chasse aux femmes. Ce sont les femmes qui, aujourd'hui, lisent et recherchent les articles de psychologie dans leurs journaux. Ce sont les femmes qui, majoritairement, s'abonnent aux revues de réflexion et de recherche philosophique et spirituelle. Ce sont les femmes qui fréquentent le plus souvent les stages de développement personnel ou thérapeutique, en y apportant leurs interrogations sur le sens de la vie et leur désir de comprendre le monde qu'elles vivent autrement qu'en chiffres des cours de la Bourse. Ce sont les femmes enfin qui aujourd'hui expriment le plus ouvertement leur besoin de sens, de spiritualité et de sacré.

Les mâles dans l'espèce humaine ont toujours eu peur des femmes et ils ont précisément inventé quantité d'Églises et de Franç-Maçonneries monosexuelles pour s'en protéger. Dans son livre "Les 4 femmes de Dieu : la Putain, la Sorcière, la Sainte et Bécassine", l'historien Guy BECHTEL rappelle récemment qu'en deux siècles d'histoire de répression de la sorcellerie, entre 1450 et 1650, ce sont près de 50 000 femmes qui furent brûlées sur les bûchers d'Europe par les ancêtres en inquisition de M. Alain VIVIEN.

Saurez-vous, Mesdames et Messieurs le Président et les Juges, entendre les hurlements de souffrance de ces femmes-là, au-delà de l'histoire et du temps ? Ce sont les mêmes cris et pleurs de souffrances que j'entends quand je rencontre aujourd'hui les victimes de M. Alain VIVIEN, même si celui-ci ne dispose pas du pouvoir de brûler sur la place publique : il dispose pourtant de celui de pousser autrui au suicide, en utilisant la scène publique des médias et le principe destructeur de la rumeur, comme le montreront mes témoins. Et des Français, injustement accusés de sectarisme, se sont suicidés ces dernières années précisément pour cette raison-là. Je considère M. VIVIEN comme directement responsable de ces morts-là.

 

5. Injure à plusieurs centaines de victimes des persécutions organisées par l'État Français

Comme je l'ai déjà précisé, les victimes des méfaits de M. VIVIEN se comptent à ce jour par centaines dans ce pays et dépassent sans doute le millier de personnes, sans compter que les 300 à 400 000 membres de diverses minorités spirituelles sont aujourd'hui considérés et traités comme des sous-citoyens. Je laisserai au Dr DIÉTRICH et à M. Joël LABRUYERE le soin de présenter le rapport qu'ils ont achevé récemment, qui fait le bilan de cette situation unique dans l'histoire récente de notre pays, précisément au moment où toute la classe politique est définitivement engluée et décrédibilisée dans une multitude d'affaires politico-mafieuses.

 

6. Injure à ma personne en tant que professionnel de la psychologie sociale et psychothérapeute ainsi qu'à mes collègues Érick DIÉTRICH et Joël LABRUYERE

Là est sans doute le plus dérisoire de cette affaire : ma petite personne n'a guère d'importance dans ce dossier, si ce n'est le fait qu'elle constitue un symbole ; qu'un formateur en psychologie sociale et psychothérapeute accepte d'être injurié par un ancien porteur de valises d'argent sale en provenance d'Afrique et destiné au financement politique et nous ouvrons alors la porte à la barbarie et à la perversion.

M. Alain VIVIEN n'est à mes yeux de formateur et de psychosociologue qu'un adolescent violent et mal élevé qui mérite une paire de claques, M. Alain VIVIEN n'est qu'un politicien corrompu reconverti dans les persécutions paranoïaques de ses concitoyens et mon devoir d'homme libre est de tout faire pour mettre fin à ses méfaits.

Le fait qu'un magistrat, un médecin ou un avocat reçoive et écoute un criminel prouve-t-il que le magistrat, le médecin ou l'avocat sont complices du criminel assis en face d'eux ? Le fait que votre Tribunal accueille chaque jour plusieurs prévenus auteurs de divers délits fait-il de vous des complices de ces délits ? Pas que je sache, sauf erreur de ma part. L'usage chez les humains veut que même les criminels ont le droit d'être écoutés.

De quel droit ce M. VIVIEN se permet-il de porter un quelconque jugement sur le fait que j'aille ici où là, bénévolement, pour écouter les victimes de ses méfaits, au prétexte dérisoire que ces réunions auraient été organisées pour partie par les victimes elles-mêmes ou leurs organisations cultuelles ? Et ceci sachant que ces victimes étaient le plus souvent mises dans l'incapacité la plus complète d'être entendues par les institutions judiciaires de notre pays ?

 

7. Injure aux 74 morts de l'Ordre du Temple Solaire, assassinés en 94 et 95 sur ordre d'hommes politiques français

Les rapports parlementaires successifs sur les Sectes et l'existence même de la MILS se fondent sur le fait que « les secte »" seraient dangereuses et que la preuve de cette dangerosité serait la mort des 74 membres de l'Ordre du Temple Solaire en 94 et 95 en Suisse, au Canada et en France.

Il s'agit là d'une escroquerie intellectuelle majeure sur laquelle M. VIVIEN et autres chasseurs de sectes prétendent se fonder pour proférer leurs injures et accomplir leurs méfaits à l'égard de centaines de victimes.

Depuis 95, médias, experts judiciaires, policiers et juges tentent d'accréditer la thèse d'un suicide ésotérique en vase clos d'un petit monde de fous qui auraient entraîné la mort de 74 adeptes naïfs membres de cette organisation issue du monde de la Franc-Maçonnerie et du nom d'Ordre du Temple Solaire.

Les hommes de culture dans le champ de la spiritualité n'ont pas cru un instant dans cette thèse du suicide, tellement contraire à tous les enseignements de toutes les traditions spirituelles depuis la nuit des temps dans toutes les cultures humaines.

J'ai personnellement coordonné une commission d'enquête sur ce dossier depuis plusieurs mois, en réunissant quelques journalistes, avocats et officiers de police judiciaires. Quelques magistrats parisiens intellectuellement indépendants, certains eux-mêmes membres de loges maçonniques, ont aussi contribué à nourrir notre enquête.

Je dirai simplement aujourd'hui ceci. L'OTS servait de système de blanchiment d'argent criminel destiné notamment au financement de certains grands partis politiques. Les 74 personnes concernées ont été assassinées sur ordre d'hommes politiques français et l'assassinat a été mis en oeuvre par des agents de la Direction Générale des Service Extérieurs, autrement dit les agents secrets de l'Armée Française. Les témoins utiles à la mise en lumière de la vérité s'exprimeront le moment venu devant une commission d'enquête internationale, la justice française n'ayant plus à ce jour la crédibilité nécessaire.

Le travail de M. VIVIEN à la tête de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes a essentiellement pour but de créer suffisamment de rideaux de fumée en organisant la chasse aux sectes sur des groupes et des personnes innocentes, pour cacher à l'opinion publique la réalité des crimes commis par des agents de l'État Français, qui obéissent avant tout aux ordres de certains membres des loges maçonniques auxquelles ils appartiennent, tout comme M. VIVIEN lui-même.

Ce vaste système s'insère dans la logique politico-mafieuse internationale de trafics financiers divers, à partir de l'argent du pétrole, de la drogue et du trafic d'armes.

Je considère donc M. VIVIEN comme complice direct des assassins des 74 morts de l'Ordre du Temple Solaire, tout particulièrement chargé de la délicate mission d'attirer l'attention du public dans une autre direction, aux fins d'éviter aux élites politiques actuelles de remettre radicalement en cause leurs sources de financement et plus généralement leurs moeurs. Vous trouverez dans notre dossier un dossier d'information sur cette affaire.

Pour toutes les raisons exposées dans le présent document, je demande au Tribunal de condamner M. Alain VIVIEN pour diffamation et d'engager contre lui toutes les autres poursuites pénales que Madame/Monsieur le Procureur jugera utiles en son âme et conscience et au nom de la Justice.

Pour mémoire, le Tribunal a jugé ce jour-là que ma plainte était irrecevable, pour des raisons formelles (diffamation « non démontrée ») ce qui était la meilleure manière de ne pas juger au fond. Il n’en reste pas moins que les écrits ont été enregistrés au dossier.