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Droit de réponse de Mme Anne Hidalgo, première adjointe au Maire de Paris

25 juillet 2005

 

Suite à nos publications récentes :

9 juin 2005

Anne Hidalgo, la chasse aux sectes et les Jeux Olympiques : polémique autour de la Mairie de Paris - Plainte contre X de Mme Hidalgo pour usurpation de qualité. Intéressant : elle s'enferre.

6 juin 2005

Jeux Olympiques 2012 : les sportifs végétariens, pratiquant la méditation ou consommant des vitamines seront-ils interdits de territoire à Paris ? Hautement probable, si l'on en croit Mme Anne Hidalgo, adjointe au Maire de Paris - Appel à action Internet urgente.

5 juin 2005

La Mairie de Paris va-t-elle bientôt publier la carte des bars gays de la capitale et organiser la chasse aux homosexuels ? La carte officielle des Sectes et Mouvements Spirituels de Paris.

 

Madame Anne Hidalgo, adjointe à la Mairie de Paris, nous a demandé très aimablement, par recommandé et avec toutes les références juridiques utiles, de publier un droit de réponse, ce qui nous honore. Nous donnons nos commentaires en fin de page.

 

Mme Anne Hidalgo écrit :

 

« Vous invitez les lecteurs de votre mel intitulé « la candidature de Paris aux JO de 2012 et les persécutions des minorités spirituelles par la Mairie de Paris » à prendre connaissance d’un document « distribué », selon vos dires, « dans les rues de Paris, au nom d’un comité de soutien à Mme Anne Hidalgo, adjointe au Maire de Paris ».

Ce comité se présente comme un collectif de citoyens qui partage, en apparence, la volonté de la municipalité parisienne de lutter contre les sectes et qui désire s’associer à cette action.

Je souhaite ici que la vérité soit rétablie. Je déments avec vigueur être à l’origine de ces allégations. Après avoir eu connaissance de ce document, j’ai porté plainte contre X pour usurpation de qualité, avec Monsieur Daniel Vaillant, ancien ministre, député-maire du de Paris et Monsieur Xavier Laugaudin, conseiller d’arrondissement, également cités dans ce tract.

Ce document contient des informations de nature à tromper les destinataires. Il s’agit là clairement d’une campagne de déstabilisation de la politique municipale en matière de dérives sectaires. La Ville de Paris n’incite bien évidemment pas ses concitoyens à « fliquer » ses voisins et à pratiquer la dénonciation.

Or, sans prendre la peine de vérifier auprès de moi-même ou de la Ville de Paris la nature réelle de ce document (que vous présentez pourtant comme un « document très officiel édité sous la haute autorité de Paris »), vous faîtes usage vous-même de ce faux document en le diffusant à l’ensemble des parlementaires français et à 14 000 internautes.

L’importance de cette liste de diffusion mérite pour le moins une vérification des informations que vous véhiculez !

Par ailleurs, non content de relayer cette fausse information, vous l’utilisez contre la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2012.

Votre article participe donc clairement à une volonté de déstabiliser l’action de la Ville en matière de lutte contre les mouvements sectaires et, plus loin, de déstabilisation de la politique de la Mairie de Paris en général en vous attaquant au symbole des Jeux olympiques, qui pourtant, sont attendus par de nombreux Parisiennes et Parisiens.

Le Maire de Paris, Monsieur Bertrand Delanoë, m’a confié la conduite de l’action municipale en matière de lutte contre les mouvements sectaires. Depuis trois ans, le comité de pilotage que j’anime, est donc chargé de mettre en œuvre des actions d’information et de sensibilisation des publics (personnels de la Ville et Parisiens). Ces actions sont tout particulièrement tournées vers la prévention, le soutien aux associations d’aide aux victimes et, invitent à la vigilance. A ce titre et en tant qu’élue et citoyenne, je ne peux pas accepter la diffusion sur le net de tels mensonges. Mon action s’inscrit dans le cadre des libertés publiques. C’est dans ce cadre là que la Ville de Paris agit, entièrement et uniquement, contre les mouvements sectaires qui usent et abusent malheureusement de la détresse de nos concitoyens. "

 

Anne HIDALGO

 

 

Mes commentaires

Lorsque plus de 300 000 français se sont retrouvés insultés, diffamés et discriminés par les rapports parlementaires sur les sectes, aucun d'eux n'a jamais pu obtenir de droit de réponse sur le site Internet de l'Assemblée Nationale.

Aujourd'hui, Mme Hidalgo bénéficie sans souci d'un droit de réponse sur notre site. C'est sans doute ce qui s'appelle la démocratie et l'égalité.

Je donne acte sans problème à Mme Hidalgo du fait qu'elle n'a pas signé elle-même le tract en débat ni donné son accord à sa publication.

Mais Mme Hidalgo oublie juste une petite chose : le verso du tract en question, qui reproduit une "carte des sectes et mouvements spirituels" implantés dans Paris. Cette carte a bien été éditée par la Mairie de Paris et plus exactement par l'APUR. Il n'y a aucun faux là-dedans.

Quant au recto, dont Mme Hidalgo dit qu'elle "dément avec vigueur être à l'origine de ces allégations", je pourrais être conduit à affirmer avec tout autant de vigueur que nous pourrions peut-être bien être là face à un cas de dissociation cognitive, ou, au minimum, de déni du réel ; le texte de ce tract ne fait strictement rien d'autre que reprendre :

Alors, certes, le tract débattu ne porte ni sa signature ni celle de la Mairie de Paris en son recto, à la fin des textes en cause : mais, sauf à ne pas savoir lire, personne ne peut nier que le contenu de ce texte est définitivement comparable si ce n'est identique, en un subtil mélange, aux propos tenus et publiés soit par les associations de chasse aux sectes subventionnées notamment par la Mairie de Paris soit par Mme Hidalgo elle-même ou d'autres acteurs de la Mairie.

En conséquence, je considère donc que Mme Anne Hidalgo reste intégralement responsable de ce tract : je veux bien admettre, comme je l'ai d'ailleurs écrit dans mon texte du 9 juin, que ce tract a certainement été édité un peu rapidement par de jeunes militants naïfs et hors du contrôle direct de Mme Hidalgo ; mais qui a recruté ces militants, qui les a "formés" pour ne pas dire "formatés", qui leur a fourni une carte officielle de repérage des lieux de culte ou de réunions de multiples minorités spirituelles, qui les a encouragés à "la vigilance" ? Et, surtout, qui les a subventionnés ? Mme Hidalgo ne fera croire à personne que ces militants ont payé ces tracts de leur poche. Donc, ces tracts ont été payés par les subventions de la Ville de Paris aux associations de chasse aux sectes. Donc, Mme Hidalgo en est intégralement responsable.

C'est quoi, Mme Anne Hidalgo, la "vigilance" et la "prévention" en matière de sectes, si ce n'est, précisément, la délation ou la dénonciation, comme vous voudrez ?

J'ai beaucoup de compassion pour Mme Anne Hidalgo : sans aucun discernement, elle s'est faite piéger depuis des années par un certain nombre de malades qui tentent de régler leurs problèmes pychologiques sur fonds publics, en se déchaînant sur tout ce qui pense autrement qu'eux ; jamais de ma vie, je ne me suis permis de juger le fait que nombre des chasseurs de sectes que j'ai pu rencontrer avaient de très lourds et délicats contentieux personnels avec leurs parties génitales et l'usage habituel que l'on peut en faire. C'est leur problème et ils ont tous le droit de faire partie de la secte des coincés du bas-ventre, du moment où ils n'empêchent pas les autres de vivre leur vie et d'en jouir. Mais à partir du moment où ces gens-là entrent dans les processus de persécution, discrimination, diffamation etc. qui font leur pain quotidien, alors soyons clairs : je suis et resterai impitoyable et continuerai à dénoncer ces pratiques totalitaires financées sur fonds publics, qui portent atteinte aux fondements du contrat républicain.

Si Mme Hidalgo tient vraiment à s'occuper de victimes d'abus et de violences, qu'elle s'intéresse donc aux victimes des violences institutionnnelles et judiciaires : il y a là du grain à moudre.

Quant au fait que j'ai tenu à informer le CIO de cette affaire, soyons très clairs, je n'ai aucun regret que ces Jeux Olympiques ne se tiennent pas à Paris : le respect des valeurs de la République, que la politique de chasse aux minorités spirituelles de Mme Hidalgo viole gravement, passe bien avant le profit du petit commerce, fut-il sportif.

Alors, certes, la leçon est dure pour Mme Hidalgo, dont je doute qu'elle retrouve un poste d'adjointe au Maire de Paris aux prochaines élections : je vous souhaite sincèrement d'utiliser votre conscience morale pour réfléchir au sens de cette épreuve que la vie vient de vous offrir par mon intermédiaire ; les épreuves, lorsqu'elles ne tuent pas, renforcent si l'on sait en tirer apprentissage, ce que je vous souhaite.

Je me tiens évidemment à votre entière disposition, Chère Madame, pour venir vous transmettre la culture psychosociologique de base qui semble vous faire dramatiquement défaut, qui vous permettrait peut-être de faire quelques distinctions subtiles entre la notion de mouvement spirituel et celle de pathologie psychosociale : tout groupe est potentiellement malade et violent mais toute minorité spirituelle n'est pas forcément malade et violente, tout enseignant peut être sain ou malade, comme n'importe quel acteur politique. Mais ce n'est pas parce que certains politiques sont des gangsters que tous le sont ; et ce n'est pas parce que certains enseignants en spiritualité dérapent qu'ils sont tous à mettre à l'index, ce n'est pas parce que certains membres de minorités sont naïfs qu'il faut les dénoncer et les discriminer.

Pourquoi l'APUR ne publie-t-elle pas la carte des entreprises de Paris qui exploitent leurs salariés ou celle des clubs sportifs qui violentent leurs jeunes élèves ?

Pourquoi la Mairie de Paris ne publie-t-elle pas la carte des Mosquées ou des Synagogues en appelant à "la vigilance" le voisinage ?

En Iran, l'on vient d'assassiner légalement en place publique deux jeunes hommes, pour pratiques homosexuelles. Est-ce là votre modèle de démocratie ? Je ne le crois pas : pourtant, vous raisonnez envers "les sectes" exactement comme les intégristes iraniens envers les homosexuels. C'est affligeant.


Croyez bien, Chère Madame, à l'assurance de mes meilleurs sentiments.

Christian Cotten

 

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